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n°14
CLUB ENTREPRENDRE Interview croisée - Constructeurs autos
En pole-position
Alors que le marché automobile peine à redémarrer, les constructeurs rivalisent d’innovations pour lui donner un coup d’accélérateur. A l’occasion du Mondial de l’automobile de Paris du 4 au 19 octobre, quatre d’entre eux décryptent les défis auxquels ils font face.
Quel est votre parcours ?
été divisés par deux !
LFK : C’est une épine dans le pied pour Hyundai ! La France représente le troisième marché automobile européen. C’est un marché important, mais avec une performance bien en dessous de nos at- tentes : notre part y est de 0,8%. La présence des constructeurs français consti- tue une forte concurrence. Il
Difficile de parler en pour- centages, mais la France re- présente autour de 0,25% du marché total. Ce marché est malheureusement très stable et très bas depuis plus de cinq ans.
stratégie de localisation de notre potentiel de progression. nos produits, pour une meil- Ce second domaine est monté leure adaptabilité de l’offre. en puissance, affichant 20% PR : Grâce au renouvellement de croissance en 2013 et to- produits et à l’extension de talisant 32% de nos ventes. notre offre hybride jusqu’à la Les raisons ? Notre réorgani- citadine Yaris, nous avons sation en interne avec l’émer- conquis de nouveaux clients
TVS, carte grise...).
JPV : Depuis deux ans, il se vend autant de voitures aux entreprises qu’aux particuliers en France. C’est pourquoi nous avons lancé en début d’année une solution de lo-
AB : Je suis rentré chez Re- nault SA en 1995. En dix ans, j’y ai exercé diverses fonctions telles que directeur financier, directeur des ventes et direc- teur général. J’ai enchaîné avec Volkswagen il y a un peu moins de quatre ans en tant que directeur commercial, et lorsque Jacques Rivoal a été promu en 2013 président du groupe Volkswagen en France, je l’ai remplacé. LFK : Cela fait 20 ans que je travaille dans le secteur auto- mobile. J’ai œuvré pour plu- sieurs marques automobiles : Volkswagen, Mercedes, Seat... J’ai travaillé dans le financement, le commerce et le développement du réseau, ce qui me permet d’avoir une vision assez large du marché. Je suis devenu directeur gé- néral de Hyundai Motor France en juin 2014.
Quelle est votre stratégie de conquête?
AB : Le groupe veut devenir constructeur n°1 à l’horizon
qui ont découvert nos modèles et notre univers. Il nous faut continuer. La micro citadine Aygo deuxième génération personnalisable, sortie cet été, a clairement cette mission d’aller chercher de nouveaux acheteurs.
Il ne faut pas enterrer le moteur thermique, car sa consommation et son émission de particules baissent sans cesse Arnaud Barral
JPV : Nous misons sur l’in- novation technologique. Nous gardons notre ADN du 4x4, mais en y ajoutant une di- mension « verte ». Cette an- née, Mitsubishi a lancé l’Out- lander PHEV, un véhicule hy- bride rechargeable
PR : J’ai évolué durant 24 ans dans le secteur automobile, dont 18 ans à l’étranger, prin- cipalement en Allemagne. De- puis trois ans j’ai rejoint Toyota France en tant que Président.
y a aussi une agressivité com- merciale très spécifique au marché français. Des marques comme Toyota jouent sur le made in France.
2018. Logiquement, nous de- vons augmenter notre part de marché en France. Nous vi- sons les 10%, et sommes à mi-chemin. Pour réussir, nous misons sur trois para- mètres : le bon produit, au bon moment et au bon prix. La qualité, mais aussi le ser- vice, doivent être au top :
qui nous a permis de conquérir environ 50% de ce marché. Par ailleurs, nous avons la chance d’avoir un réseau très stable d’environ 120 points de vente, mais nous souhaitons éga- lement le développer.
Arnaud Barral, 45 ans, directeur de la marque Volkswagen France
JPV : J’ai évolué pendant 20 ans dans le groupe Renault, puis ai été administrateur dé- légué de Fiat Auto France de 1995 à 2000, également pré- sident d’Auto Contact Group, une société de prestataires de services pour constructeurs européens, jusqu’en 2009. J’ai ensuite été directeur général du groupe Sivam&Automo- tion, avant de devenir en mai 2013 président de Mitsubishi Motors en France.
PR : Le rebond annoncé du marché hexagonal n’est pas visible et, comme depuis qua- tre ans, les ventes dans le pays seront inférieures à la
Que représente chez vous la vente aux professionnels ?
AB : C’est un axe de déve- loppement important. Nous venons de mettre en ligne un site entièrement consacré aux professionnels. Nous nous dé- veloppons également en tant que prestataires de services, ayant notamment lancé il y a peu FleetCars, un outil internet
Le groupe allemand est le second constructeur mondial. Sur les 563 000 salariés du groupe, 676 sont employés dans l’Hexagone. Le groupe y a réalisé un chiffre d’affaires de près de 6 Mds d’euros en 2013.
Dansles5à10ansà
Comment appréhendez- vous le marché automobile français ? AB:Sidanslemondela marque se porte bien, la si- tuation est plus complexe en France. Le marché stagne à un niveau bas, même si dans ce contexte morose nous arrivons à dépasser les 8% de parts de marché. Les effets de la crise de 2009 se font sentir, même si l’Hexa- gone est encore dans la moyenne : en Italie ou en Espagne, les volumes ont
32 OCTOBRE 2014
venir, la piste hybride semble la plus tangible Pascal Ruch
nous pouvons gâcher un pro- duit si nous traitons mal notre client.
LFK : Nous avons un peu moins de 160 points de vente en France. Nous souhaitons avoir davantage de capillarité pour offrir un meilleur service à nos clients, spécialement dans l’après-vente. Par ailleurs, 90% des voitures que nous vendons aujourd’hui en France sont fabriquées en Europe. Cela fait partie des messages que nous souhaitons faire pas- ser. Nous avons une vraie
de gestion de flotte.
LFK : Sur ce marché, la marque a tendance à
afficher une perfor-
mance bien moins
bonne que sur le seg-
ment des particuliers.
Il est important pour
nous d’améliorer no-
tre performance.
Nous avons notam-
ment travaillé avec
Arval pour développer une offre de leasing à destination des PME.
PR : Nous atteignons 5% du marché des particuliers et 2% des professionnels, c’est dire
moyenne de 2 millions de vé- hicules, atteignant péniblement les 1,760 million. Durant ces quatres années moroses, Toyota France a pourtant ga- gné un point de marché grâce à dix nouveaux produits au total et à son choix de la tech- nologie hybride, équipant au- jourd’hui douze véhicules Toyota et Lexus.
9 000 fectif
Pascal Ruch, 45 ans,
président de Toyota France
salariés travaillent en France, dont 4 000 sur le site de Valenciennes, sur un ef- mondial de 325 000 personnes. Le constructeur nippon a réalisé 1.7 Mds d’eu- ros de CA, sur 190 Mds à l’échelle mondiale.
JPV : Nous sommes un constructeur spécialisé, qui se situe sur les segments qui ne sont pas les segments ha- bituels du marché français.
gence de 40 concessionnaires business centers, l’offre de toute une gamme hybride sy- nonyme de baisse des coûts d’essence et de maintenance, et d’avantages fiscaux (bonus,
cation longue durée baptisée « Mitsubishi Motors Lease », en partenariat avec ALD Au- tomotive et destinée aux en- treprises.


































































































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