RIP Claviers et souris

« Papa, c’est quoi un clavier ? »
« Papa, c’est quoi un clavier ? »

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Et si le numérique obéissait à nos gestes ? Les objets digitaux tactiles commencent à envahir notre quotidien. Au bureau, dans les points de vente, à la maison, les outils numériques s’affranchissent des anciens périphériques.

« Papa, c’est quoi un clavier ? »
« Papa, c’est quoi un clavier ? »

Le clavier et la souris feraient-ils déjà partie du passé ? Les usages du numérique évoluent au regard de la mobilité, qui fait partie intégrante des nouveaux modes de vie de chacun. Se déplacer : toujours. Rester connecté et avoir accès à toutes ses informations personnelles et professionnelles : c’est une évidence. Les outils numériques doivent s’adapter et surtout s’alléger, tout en gardant leur puissance pour stocker images et vidéos. Plus light, ils commencent à s’affranchir du clavier. Le diktat des écrans tactiles nous fait utiliser tout simplement nos doigts pour naviguer sur l’écran de notre téléphone portable ou de notre tablette numérique. La souris a été totalement écartée des processus de conception et de fabrication des outils nomades.

Il suffit de se promener dans les allées des géants de la distribution de produits high tech pour constater que de plus en plus, les PC se composent de deux parties : un écran qui fait office de tablette et ce fameux clavier que l’on peut détacher à l’envi. On glisse subrepticement vers la suppression complète du clavier. Les constructeurs le conservent encore mais donnent la possibilité au consommateur de s’en affranchir. L’usager fera les produits de demain en prenant l’habitude de se servir d’un écran uniquement, sans son clavier. La dextérité de ses doigts prendra le « lead » sur les touches.

Le retour du stylet

Présenté au CES de Las Vegas en 2015, le concept du PC qui se transforme en tablette mise clairement sur l’abandon du clavier. Le Satellite click mini de Toshiba compte se positionner sur le marché de la mobilité avec un poids de 470 grammes sans le clavier (plutôt tentant pour le glisser dans son sac à main ou sa mallette professionnelle) et 1 kg lorsque la tablette comprend encore l’outil. La souris n’est même plus mentionnée. Elle est quasiment inexistante sur ces gammes d’objets nomades.

Autres substituts au clavier et à la souris, les stylets refont leur apparition pour redonner la sensation de l’écriture manuelle. Toshiba, à nouveau, a dévoilé au CES de Las Vegas en début d’année deux tablettes (de tailles différentes) équipées d’un stylet qui offrent la possibilité d’écrire ou de dessiner sur son écran. La gamme Encore 2 Write, le nom de ces tablettes prochainement commercialisées, surfe sur un allègement du poids des objets numériques puisque la version 8 pouces et son stylet pèseraient moins de 400 grammes. On vise la catégorie poids plume.

 

Piloter avec ses mains

Si pour l’usage courant et dans le monde professionnel, les pratiques tendent à faciliter la vie des utilisateurs nomades, une population un peu particulière tient toujours à sa souris. Les « gamers » auraient encore l’usage de l’outil. Le constructeur Asus leur a proposé, au CES de Las Vegas cette année, deux souris innovantes bourrées de nouvelles capacités. La gamme des périphériques ROG d’Asus propose deux souris, filaire et non filaire, avec 10 boutons disponibles dont six à portée du pouce droit. L’une est dotée d’un repose-pouce (pour éviter les troubles musculo squelettiques !) et l’autre convient aussi bien aux gauchers qu’aux droitiers. Le constructeur n’a pas annoncé de date de mise sur le marché sur ce produit qui s’adresse à une cible particulière pour un usage ultra technologique.

Autre innovation qui semble séduire : « le leap motion ». Ce petit boitier numérique qui s’adapte sur les PC et les Mac permet de piloter son ordinateur uniquement avec ses mains, comme dans Minority Report. Une multitude de développeurs travaille depuis quelques mois sur la conception de nouvelles applications en lien avec cette technologie innovante. La gestuelle et la précision exigées par la technologie changeraient totalement le comportement face à l’ordinateur, selon les différents utilisateurs qui échangent sur les forums. Une (r)évolution de posture qui n’est pas encore à la portée de tous.

 

Sans contact

Dans le domaine du BtoC, le point de vente semble un terrain de jeu intéressant. L’éditeur de logiciels Cegid a installé, au cœur de son siège social lyonnais, un concept store connecté, vitrine des dernières technologies pour rendre le point de vente et ses acteurs hyper performants. Les tablettes et autres écrans tactiles sont les premiers outils de ce magasin du futur. Les commerciaux qui en sont dotés de ces outils surperformeraient en termes de chiffre d’affaires. Ils sont surtout au niveau d’information de leurs clients qui franchissent leurs portes smartphone en main pour continuer à comparer sur Internet. « Les tablettes sont les outils de la mobilité par excellence », avance Davy Dauvergne, responsable innovation de Cegid.

Claviers et souris sont totalement absents du site de démonstration. On trouve plutôt des bacs bourrés de capteurs où le consommateur pose son cabas rempli de produits dotés de puces RFID. En un seul geste et sans contact, les produits sont scannés pour être encaissés. Autre solution proposée mais non encore disponible en France (à cause en particulier de la législation), la reconnaissance par empreinte digitale des hôtes de caisse. Plus besoin de saisir un code pour déclencher le système d’encaissement, un doigt glissé dans un boitier reconnaît le collaborateur habilité à procéder aux encaissements. Les grandes chaines de cosmétiques à l’étranger utiliseraient déjà le système pour une meilleure sécurité et une traçabilité de leurs services d’encaissement. « Les scans de documents d’identité, par exemple, pour recueillir les données d’un passeport étranger et gérer la détaxe ou encore le smartphone lui-même qui est porteur d’une carte de fidélité, commencent à remplacer les PC classiques et leurs périphériques », ajoute Davy Dauvergne.

La dématérialisation a un réel impact sur les outils numériques du quotidien et professionnels. Pourtant, tout innovants qu’ils puissent être, ils font appel à ce qui est le plus simple et le plus accessible par tous : les doigts et les mains.

 

Article réalisé par Stéphanie Polette

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