Métavers et positionnement dans le Web3

Temps de lecture estimé : 2 minutes

David Fayon Directeur de projets digitaux, auteur de Made in Silicon Valley
David Fayon

Une analyse signée David Fayon, auteur, conférencier et consultant numérique et transformation digitale.

Depuis plusieurs mois, le terme métavers est tendance. Métavers (de l’anglais meta (au-delà) et universe (univers)) est un univers virtuel en 3D dans lequel une personne peut interagir avec d’autres personnes généralement représentées par des avatars. Ce peut être des mondes virtuels et persistants connectés à Internet via la réalité augmentée. Le terme a d’ailleurs été élu mot numérique 2021.

Au même titre que beaucoup d’entreprises parlent de transformation digitale à toutes les sauces sans réellement la réaliser mais plus pour occuper le terrain médiatique, il convient de savoir de quoi on parle réellement. Car depuis l’événement déclencheur le 28 octobre 2021 avec la mue du Groupe Facebook rebaptisé Meta, des sur-attentes sont arrivées. Avec cette impression que l’on mélange un peu des torchons et des serviettes et que des services numériques existants sont rebadgés et comptabilisés dans le métavers comme si des chiffres d’affaires se retrouvaient à plusieurs reprises additionnés sans dédoublonnage. Sinon comment un cabinet, par ailleurs décrié sur le plan de ses recommandations sanitaires comme McKinsey, pourrait tabler sur une projection de chiffre d’affaires attendu pour le métavers de 5 000 milliards de dollars en 2030 ? Soit l’équivalent du PIB du Japon, la troisième puissance économique mondiale derrière les États-Unis et la Chine. Les autres cabinets comme Gartner, Deloitte, Accenture, BCG ont également produit des études avec des chiffres qui montrent un potentiel énorme pour le métavers. Il ne s’agit que de projection et les modèles ont du mal sur un horizon de 8 ans en l’occurrence à anticiper des ruptures.

Observons aussi que les investissements internes des acteurs dans le métavers autour de 20 milliards de dollars sont plus faibles que ceux des Venture Capital qui frôlent pour leur part les 100 milliards de dollars.

Le métavers est à la fois à considérer du point de vue des entreprises technologiques qui veulent vendre leur soupe et aussi de celui des entreprises utilisatrices (notamment les grandes marques et le secteur du luxe) qui pourraient avoir des relais de croissance ou alors souhaitent éviter de rater le train si des concurrents emboitent le pas. Le fait d’être présentes trop tard pour les entreprises pourrait avoir des conséquences en matière de parts de marché perdues. D’où des expériences actuellement en cours souvent sous forme de PoC et par tâtonnement sans forcément bâtir un business model solide et rentable dans la durée.

L’étape du Web 3.0

Alors que des univers multi-utilisateurs persistants avec même une monnaie (le Linden dollars à l’instar de Second Life) existent depuis le Web 2.0 au milieu des années 2000, la nouveauté réside plus dans la combinaison avec d’autres éléments comme le développement des NFT (qui permettent plus facilement la propriété de biens numériques virtuels) alliés à la blockchain alors que la réalité virtuelle et la réalité augmentée ont un intérêt accru avec le progrès des équipements (les casques de réalité virtuelle comme le Meta Quest résultante du rachat d’Oculus par Facebook en 2014 et les gants haptiques qui permettent de reproduire la sensation du toucher). Les concepts existent déjà, la question est celle de leur agencement pour créer de la valeur utile et non futile. On pourra noter que le bitcoin n’a pas eu besoin du métavers pour se développer.

Nous vivons l’étape du Web 3.0, conjonction de l’Internet des objets et du Web sémantique, comme je le définissais dans mon livre Web 2.0 et au-delà. Cette étape suit celle du Web 2.0 qui est la conjonction d’un Web collaboratif où l’internaute est acteur et interagit en produisant du contenu, d’évolutions techniques (syndication de contenu, feuilles de style, etc.) et d’un rapport aux données avec les plates-formes qui se les approprient souvent contre la gratuité apparente d’utilisation d’un service.

Dans la définition du Web3 qui prolonge le Web 3.0, des aspects sont intégrés qui résultent de la blockchain : smart contracts, NFT, crypto-monnaies, et en conséquence le fait que l’on passe d’un modèle centralisé à un modèle distribué. Ceci est illustré dans la dernière colonne du schéma de Frédéric Cavazza.

Lire l’intégralité de l’analyse de David Fayon ici

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.