Barrisol, le made in France design et technique

Tigre en toiles tendues luminescentes et en 3D. Ne manque que l’option rugissements
Tigre en toiles tendues luminescentes et en 3D. Ne manque que l’option rugissements

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Comment allier le design, la performance technique et l’esprit entrepreneurial français ? La réponse avec Barrisol-Normalu, 20 millions d’euros de CA, 130 employés.

Tigre en toiles tendues luminescentes et en 3D. Ne manque que l’option rugissements
Tigre en toiles tendues luminescentes
et en 3D. Ne manque que l’option
rugissements

Comment propulser des rectangles de toile à la pointe de l’innovation ? Barrisol y est parvenu en quelques décennies. Entreprise du patrimoine vivant, le numéro 1 mondial du plafond tendu fait aussi dans le « made in France ». L’usine de production, les bureaux, le centre de formation sont tous situés à Kembs et Colmar en Alsace. Le point de départ de cette histoire entrepreneuriale ? Fernand Scherrer, père de Jean-Marc Scherrer président du groupe Normalu SAS depuis 2010 – sous l’impulsion de Jacques Mattern, alors architecte à Montbéliard, se lancent dans la production de toiles tendues et fondent la société en 1967. Ils seront les premiers à créer le plafond démontable et remontable, prouesse rendue possible en 1975 par un système de lisses visibles en PVC munies d’encoches pour clipser la toile. S’ensuivent de nombreuses innovations durant les années 1980 pour rendre les ouvrages plus esthétiques : créations de lisse enjoliveur, d’une lisse invisible, de toiles laquées, satinées ou en finition métallisée, de plafonds miroirs. Mais les progrès ne sont pas seulement tournés vers les produits… Le département R&D œuvre aussi à concevoir de nouveaux outils de pose tels que le canon à chaleur ou de nouvelles spatules. En grandissant, Barrisol-Normalu décide également de se diversifier autour de son métier d’origine : « Au-delà de l’esprit design, nous axons notre développement sur l’acoustique, l’impression, les réalisations en 3D, détaille Jean-Marc Scherrer. Ces huit dernières années, nous avons fait rentrer dans nos ateliers de production des imprimantes 3D et des imprimantes numériques qui ont permis de produire de nouveaux concepts tels que les toiles lumineuses ou des motifs imprimés sur toile. » Sur cette même période, presque la moitié de l’appareil productif a ainsi fait peau neuve, tandis que Barrisol se spécialisait notamment dans les toiles microperforées qui absorbent les sons et réduisent les nuisances et les sources lumineuses avec la production de nouveaux systèmes d’éclairages (fluos, leds, etc.).

 

Des productions mondialement réputées

Barrisol-Normalu a donc adapté son savoir-faire presque traditionnel aux mœurs numériques pour bâtir des réalisation d’exception : exposition sous forme de parcours historique en collaboration avec les architectes Doriana et Massimiliano Fuksas au sein du Colisée de Rome, plafonds futuristes et impressions numériques sur toiles pour raconter la science du CST de Shanghai (Centre des sciences et technologies) en partenariat avec le cabinet d’architecture ARTE Charpentier, magasins Applestore de Londres, opéra d’Oslo, aéroport de Baltimore, musée Enzo Ferrari, aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, vestiaires de San Siro des clubs de football de Milan… Côté clients, la réputation de ces professionnels de la toile tendue n’est donc plus à faire. L’ouverture à l’international s’est progressivement réalisée durant les années 1990 pour désormais s’étendre dans plus de 145 pays via un réseau de 1200 distributeurs, garants de la qualité d’installation. Aujourd’hui Barrisol-Normalu réalise 60% de son chiffre d’affaires grâce à l’export. Si 2015 augure encore d’une belle croissance, demeure cependant le problème de la contrefaçon. « Une concurrence émerge, mais le principal danger à l’international reste la contrefaçon, en particulier en Amérique Latine, en Chine et en Russie », souligne le chef d’entreprise. Une concurrence déloyale qui explique d’ailleurs cette logique de dépôts de brevets pour garantir la marque et ses innovations. « Nous déposons depuis plus de dix ans entre cinq à dix brevets par an pour un portefeuille qui en comporte aujourd’hui plus de 80 », complète Jean-Marc Scherrer.

 

L’innovation au service du design

Le leitmotiv qui anima le fondateur de Barrisol à ses prémisses, demeure encore le même aujourd’hui : « développer des produits ayant un niveau exceptionnel de technique et d’esthétique pour la satisfaction de nos clients », note Jean-Marc Scherrer. L’objectif semble rempli. Une pluie de distinctions vient teinter de reconnaissance ces toiles bariolées : entre autres, prix de l’innovation en 1996 délivré par l’Interbuild Melbourne (Australie), prix construction excellence par CISCA (association de construction en systèmes et plafonds d’intérieur) en 1998 (USA), trophée INPI en 2008 (France)… Last but not least, le Janus du design, label officiel délivré par l’Institut français du design qui récompense les entrepreneurs et collectivités s’inscrivant durablement dans une démarche de progrès au service de la personne, de la « Cité » et de l’Industrie. Le fruit d’une collaboration avec le designer de l’I-Mac, Ross Lovegrove. Barrisol-Normalu s’est d’ailleurs concentré sur la réalisation de formes organiques spéciales en collaboration avec cet expert, réputé dans le milieu pour avoir conçu le dernier concept-car successeur de la Twinz. L’idée ? Faire un « univers à mi-chemin entre océan et espace », selon les mots du designer, et marier les propriétés acoustiques et visuelles des toiles du fabricant alsacien avec l’expérience du designer anglais. Le tout bien sûr en respectant les dernières réglementations environnementales et énergétiques en vigueur…

 

Geoffroy Framery

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