Temps de lecture estimé : 2 minutes

L’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février bouleverse le paysage géopolitique. Le gouvernement finlandais se dit favorable à une adhésion de l’Otan.

L’heure n’est plus à la neutralité pour Helsinki. Le président Sauli Niinistö et la Première ministre Sanna Marin ont donné leur accord pour une entrée de la Finlande dans l’Otan. « La Finlande renforcerait l’Alliance dans son ensemble », a déclaré le gouvernement dans un communiqué. Une décision historique : face à l’offensive russe, la sécurité est le maître mot. En contrepartie, cette adhésion viendrait « consolider l’alliance de la défense ». Au total, près de 280 000 soldats et 600 000 réservistes rejoindraient les rangs de l’Alliance atlantique. Une première pour ce pays de l’UE resté hors des alliances militaires depuis des décennies. Autre argument : l’adhésion de la Finlande allongerait la frontière de l’Otan avec la Russie de 2 600 kilomètres. Une solide avancée stratégique.
Les consultations parlementaires, débutées le 12 mai, devraient conduire à un accord dimanche 15 mai.

Cette décision représente un enjeu de taille pour la Finlande qui mettrait fin à des décennies de neutralité politique vis-à-vis de la Russie. Une posture adoptée de force par Helsinki depuis la Guerre Froide. Le pays qui avait rejoint les rangs de l’UE et adhéré au Partenariat pour la Paix de l’Otan après la chute de l’Union soviétique n’avait pas rejoint l’alliance. Il faut dire que cette ancienne province russe (1809-1917), envahie par l’Union soviétique en 1939, partage 1 300 kilomètres de frontières avec Moscou. Sauli Niinistö, menacé de représailles par la Russie, a annoncé que cette adhésion à l’Otan ne « serait une menace contre personne ». Lors d’une visite au Premier ministre britannique Boris Johnson, le président finlandais a pointé du doigt les agissements russes, « si nous adhérions (à l’Otan) ma réponse (à la Russie) serait : c’est vous qui avez causé cela, regardez-vous dans le miroir. » Pour l’heure, 200 députés du Parlement sont favorables à l’alliance, contre 10 opposants. Une décision encouragée par l’opinion publique. Selon le dernier sondage Yle (radio-télévision publique de Finlande), 76 % des personnes interrogées sont favorables à ce changement de politique étrangère.

Et la Suède, bientôt membre de l’Otan ?

L’adhésion de la Suède à l’Otan est aussi en discussion. Une démarche néanmoins plus complexe que pour ses voisins finlandais : le parti démocrate, actuellement au pouvoir, reste très attaché à son indépendance. La Première ministre Magdalena Andersson fera connaître sa position le 15 mai. La Suède, tout comme la Finlande, est membre de l’UE depuis 1995. Le tandem politique a cherché à obtenir des assurances de protection quelques mois avant leur entrée officielle dans l’Otan. Le ministre finlandais des Affaires étrangères Pekka Haavisto a souligné l’existence du traité 42.7 d’assistance mutuelle des pays européens devant le Parlement européen.

Les deux pays ont également pu compter sur le soutien britannique. Boris Johnson s’est rendu à Harpsund mercredi 11 mai pour signer un accord de défense et de protection mutuelle avec les deux pays nordiques. Une initiative qui rappelle le rôle stratégique de Londres en matière de défense européenne. « Si l’un ou l’autre des pays est frappé par une catastrophe ou victime d’une attaque, nous serons là et nous nous aiderons, y compris avec une assistance militaire », a prévenu le Premier ministre britannique à Helsinki. Johnson n’a exclu ni l’envoi de troupes britanniques, ni même le recours à l’arme nucléaire. Le Royaume-Uni a également proposé de déployer des troupes de la Royal Air Force, de la Royal Navy et de l’armée de terre britannique sur le sol nord-européen.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.