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À l’heure où le manque de main-d’œuvre, qualifiée ou non, est devenu l’un des plus grands défis économiques de cette crise sanitaro-économique, le sujet formation prend toute sa mesure. De son efficacité dépend le « salut » . Mais alors, comment se forme-t-on à travers la planète ?
États-unis : le phénomène « coding bootcamps »
Devenir développeur grâce à une formation accélérée en codage durant seulement quelques mois… c’est possible, si l’on en croit le succès grandissant des « coding bootcamps » aux États-Unis depuis quelques années. Afin de répondre à la forte demande de ressources humaines dans un secteur de l’informatique qui ne cesse de croître, ces programmes d’apprentissage « droit au but » ont été imaginés pour former, à tour de bras et de cerveaux, aussi bien des adultes en reconversion que des vingtenaires pressé·s de rentrer dans la vie active. Ces formations particulièrement intensives qui jurent d’apprendre rapidement et de manière pratique un métier qui recrute répondent bien au besoin de réactivité de notre société en perpétuel mouvement.
Intérêt : beaucoup moins cher – environ 10 000 euros – qu’un cursus classique de quatre ans ou plus, le format du bootcamp commence déjà à séduire de notre côté de l’Atlantique, comme en Allemagne ou en France, où le « coding bootcamp » se promet de beaux jours devant lui.
France : arnaques au CPF
Créé en 2015 par le gouvernement Ayrault, le CPF (Compte personnel de formation) est venu remplacer le système de DIF (Droit individuel à la formation). Comme son prédécesseur, il offre aux actif·ves de bénéficier de formations payées par les deniers publics dans le but de se maintenir qualifié·es, d’acquérir de nouvelles compétences ou même de se réorienter. Mais depuis l’été 2020, le CPF et ses bénéficiaires sont la cible d’escrocs qui ont perçu la manne d’argent dormant qu’il constitue. Grâce à des campagnes de faux appels ou sms au nom du CPF, lesdits escrocs ont déjà détourné plus de 12 millions d’euros d’argent public. Après avoir récupéré les identifiants de connexion des victimes, ils vident alors leurs crédits auprès de formations trompeuses qu’ils ont eux-mêmes créées. À l’image de cette formation qui a siphonné 2 000 euros du compte CPF d’une victime qui reçoit, en retour, un simple livre en guise de formation.
Intérêt : heureusement, le CPF n’est pas seulement une mine d’or pour les arnaqueurs en tout genre, il assure surtout à toute personne active de plus de 16 ans d’accumuler des crédits qui seront transformés en euros à investir dans une formation en continu. Aujourd’hui, le CPF compte environ 2,5 millions de profils activés.
Corée du sud : apprendre dans le métavers
À l’école Seoul Metropolitan Office of Education, on a su s’adapter face aux défis éducationnels liés à la pandémie. Afin de continuer à intéresser les enfants du premier et second degré, malgré la nécessité des cours à distance, cette école coréenne s’est mise à expérimenter des cours de science au sein d’un métavers. Pour rappel, le métavers est un environnement situé entre le monde réel et le monde numérique. Ce sont donc quelque 2 000 étudiant·es qui se retrouvent avec un casque de réalité virtuelle sur la tête, représenté·es par leur avatar respectif dans un univers numérique interactif où ils·elles apprennent et expérimentent.
Intérêt : le concept de métavers a beau n’être pas encore très clair pour le grand public, il l’est déjà dans la tête de certains géants du numérique qui le perçoivent comme le futur d’Internet. À l’image de Mark Zuckerberg en passe de lancer Facebook Horizon, son espace de collaboration virtuel – un métavers – et qui prévient que son réseau social deviendrait une entreprise du métavers d’ici à cinq ans. Exit la visio, bonjour la formation en métavers ?
Inde : l’université ouverte, partout et pour tous
Calé sur un modèle britannique mis en place à la fin des années 1960, le concept d’université ouverte a été pensé pour prodiguer un enseignement de masse, ouvert à tous, et pratiqué à distance. À visées sociales, son objectif est de démocratiser l’éducation et d’améliorer la formation des travailleur·ses. En Inde, au sein de la mégauniversité Indira Gandhi National Open University, ce ne sont donc pas moins de quatre millions d’étudiant·es qui sont inscrit·es sans condition de diplôme. On a vu des universités similaires se développer dans plusieurs pays pauvres comme la Tanzanie ou le Pakistan, où les étudiant·es sont réparti·es à travers tout le territoire. Ces universités usent généralement de tous les moyens pour distiller un enseignement au plus grand nombre, il n’est ainsi pas rare de voir des cours dispensés directement à la télévision.
Intérêt : il existe plusieurs déclinaisons de l’université ouverte en fonction des pays et des époques, mais l’idée est la même partout, améliorer à grande échelle l’accès à l’enseignement et à la formation, notamment pour les adultes.
Jean-Baptiste Chiara