Joe Biden

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Biden s’apprête à se déclarer candidat pour un second mandat.

François Mitterrand le disait lui-même : « La vie commence à 70 ans. » Un conseil dont Joe Biden s’est visiblement inspiré, et à l’aune duquel il se croit encore assez jeune. Assez pour replonger dans un second mandat…

2023 commence mal pour le président octogénaire. Un problème de garage. Avec l’affaire dite des « documents classifiés » le démocrate a perdu des plumes. On l’accuse d’avoir conservé illégalement dans le garage de son manoir du Delaware des documents confidentiels, obtenus en tant que vice-président de Barack Obama (2008-2016). Que contiennent ces documents type « secret défense » ? Impossible de le dire, bien entendu, mais il semble qu’ils traitent aussi bien de l’Ukraine que de l’Iran. Est-ce un simple oubli de Joe Biden, ou une volonté délibérée de conserver certains White House Papers de grande importance ? Il a évidemment plaidé la première hypothèse devant la presse… Et a beau jeu de dire que Donald Trump comme l’ancien vice-président Mike Pence ont récemment été épinglés (même perquisitionnés dans le cas de Trump) pour de pareilles raisons.

Il n’empêche, voir un président américain en exercice être perquisitionné à son domicile privé n’est pas du meilleur effet, surtout à l’heure où celui-ci se projette déjà dans un nouveau mandat à la tête de l’hyperpuissance en déroute.

Il part à la pêche aux millions

Moins hypocrite qu’en France, le système politique américain sait que l’argent est le nerf de la guerre. Ainsi, avant même de se déclarer formellement candidat – ce qui ne fait de doute pour personne – Joseph Robinette Biden court déjà les dîners de gala pour collecter des fonds. De New York à Philadelphie… Biden écume la Nouvelle-Angleterre à la recherche de mandataires fortunés aux idées centristes.

Le 7 février, il tiendra devant le Congrès américain son « Discours sur l’État de l’Union », traditionnelle envolée lyrique des présidents, qui tentent de rassembler une nation américaine scindée en deux, le temps d’une soirée, en appelant constamment à l’unité et au patriotisme. Après cette date, il devrait se lancer dans une campagne présidentielle dont le scrutin n’est pourtant prévu qu’à l’automne… 2024 ! Les États-Unis ont la particularité d’être presque toujours en campagne.

Le problème Kamala

Biden doit particulièrement se méfier. Contrairement au principe qui prévaut d’habitude pour les présidents sortants, il pourrait être forcé au principe de la primaire, qui ne serait pas pour lui une formalité. D’autres candidats démocrates sont tentés par une candidature à la candidature, arguant de l’âge canonique du président sortant. Kamala Harris, la vice-présidente, rêve évidemment d’un tel destin, mais son étoile, jadis brillante, s’est un peu éteinte…

Joe Biden, toujours roublard, s’est efforcé de mettre la numéro deux du système sur la touche. Confinée dans sa résidence de l’Observatoire naval, l’ex-sénatrice de Californie n’a pas eu droit à un grand rôle politique, se contentant de sourire sur les photographies, toujours deux pas derrière son patron. Joe Biden a toutefois besoin de son soutien pour espérer convaincre l’aspect Pacifique du pays, qu’il connaît assez mal…

Les Républicains en embuscade

Biden devra toutefois se méfier de Bernie Sanders (lui aussi octogénaire) qui prépare une nouvelle candidature au nom de la gauche du parti. Le gouverneur de Californie, le placide Gavin Newsom, rêve déjà d’un destin à la Kennedy. Les Dems se méfient d’autant plus que dans l’écurie d’en face, les prétendants sont nombreux. Joe Biden a beau jeu de répéter souvent « être le seul à pouvoir battre Donald Trump ». Il oublie sans doute le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, qui risque d’être un concurrent beaucoup plus redoutable. Ce partisan d’une liberté retrouvée provoque déjà une grande émulation, y compris et c’est assez nouveau chez les communautés à l’habitude acquises aux Démocrates : les Afros et les Latinos.

Quoi qu’il arrive, l’ambition de Joe Biden reste très forte. Celui qui aime à se présenter comme « le petit gars de Scranton », rêva de devenir le plus jeune président de l’histoire américaine, lors de sa candidature aux primaires en… 1988. Désormais, il rêve d’être le plus âgé à quitter le bureau ovale. S’il est réélu en 2024 pour quatre années supplémentaires, il terminerait son mandat à 84 ans. Pour y parvenir, il devra se méfier de son pire ennemi : lui-même. Chacun sait que sa santé mentale n’est pas au beau fixe – c’est un euphémisme.

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