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Le prince Charles est devenu roi. Intronisé vendredi 9 septembre dans l’urgence, son couronnement officiel aura sûrement lieu après l’hiver.
Intronisé à 73 ans dans la douleur et le deuil, le nouveau roi Charles III fera très vite face à de très grands défis diplomatiques. En jeu notamment, le maintien de l’ordre au Royaume-Uni et dans les pays du Commonwealth. Que peut-on espérer de son investiture ?
Le fils aîné de la reine Elizabeth II, souvent perçu comme de « gauche », a longtemps souffert d’un déficit de popularité. Sa vie privée et le scandale autour de la mort de son ex-femme, la princesse Diana, ont éclaboussé l’immaculée famille royale pendant une décennie. Dans un récent sondage YouGov, paru en mai, le nouveau roi plafonnait à 56 % d’opinions positives au sein du royaume. C’est loin derrière sa mère Elizabeth (à 81 %) et son fils Harry (à 77 %). Mais réduire Charles III à un simple « mal-aimé » de Buckingham Palace serait une erreur. Son parcours, bien que sinueux, reste louable. Premier membre de la famille royale à avoir reçu un diplôme universitaire, il est connu pour être un homme de culture et d’engagement.
Un combat dans l’ombre pour l’environnement et les générations futures
Président de la branche britannique du fonds mondial pour la nature (WWF). Voilà l’une des fonctions qu’occupait le prince Charles dans l’ombre de sa mère. Son engagement, il l’a pris très tôt, dès les années 1970. Et depuis, il est bénévole au sein de 420 organisations caritatives. La principale, Prince’s Trust, a aidé près de 825 000 jeunes en difficultés et 125 000 entrepreneurs depuis sa création. Le nouveau roi se dit proche des jeunes, il comprend les problématiques de la nouvelle génération et les enjeux climatiques. Nul doute que ses décisions politiques et le choix de ses combats seront dictés par ces convictions. Son philanthropisme rappelle le caractère de sa mère, laquelle a voué sa vie entière au service de son peuple.
Est-il le vrai roi depuis déjà des années ?
Que l’on soit rassuré, le nouveau roi n’est pas largué seul au milieu d’un marasme diplomatique sans aucune préparation. Charles officiait déjà en tant que prince de Galles comme le représentant de ce territoire. Et depuis plusieurs années la reine Elizabeth lui avait délégué ses déplacements, devenus trop épuisants pour elle. En 2013 notamment, il participait déjà, au nom de sa mère, à la réunion des chefs d’États du Commonwealth au Sri Lanka. Et au sein même du royaume sa place était grandissante, en 2020 c’est lui qui avait accueilli Emmanuel Macron pour la commémoration des 80 ans de l’appel du 18 juin. En bref Charles a appris. Il s’est préparé toute sa vie à endosser ce rôle. La continuité devrait donc être logiquement assurée, sous réserve que les indépendantistes écossais et les partisans d’un régime républicain anglais lui laissent du temps. Pour l’heure, toutes les priorités du roi visent à séduire son peuple. Gagner le cœur des Britanniques, dans ce contexte, apparait pour lui comme une montagne… infranchissable.