Temps de lecture estimé : 3 minutes
Le président de la région des Hauts-de-France (Nord-Pas-de-Calais Picardie) ambitionne déjà une nouvelle aventure présidentielle…
Malgré son échec au dernier congrès des LR (avant dernier – 22,26 %), Xavier Bertrand tient plus que jamais à son rêve élyséen. Sympathique et sans doute honnête, il peine pourtant à convaincre… Un « Poulidor » de la politique ?
Connaissez-vous « Nous France » ?
Connaissez-vous « Nous France » ? Le club de Xavier Bertrand tente de s’implanter partout dans le pays. Ne manquez pas, d’ailleurs, « l’Estivale Nous France ». L’événement se déroulera le 1er juillet à Marcq-en-Baroeul, une commune aisée de la banlieue de Lille. Au programme ? Une intervention de Xavier Bertrand, un banquet républicain, une réunion des comités thématiques… Voilà qui fait rêver ! Le site Internet de « Nous France », lui non plus, ne révolutionne pas le genre. Un paysage bucolique, des vidéos issues d’une banque d’images…
La photo de Xavier Bertrand rompt la monotonie. Une citation accompagne le tout. « Je veux que l’État s’occupe des sujets essentiels […] Pour le reste, laissons les territoires faire pour libérer le pays. » Un onglet, situé juste en dessous, nous fait une proposition difficile à refuser : « Je découvre la vision politique de Xavier Bertrand ». Chic !
Et nous voilà face à un texte écrit en gros caractères. On croirait lire le maire de Champignac, qui dans les albums de Spirou, incarne la caricature de l’homme politique au discours creux, faussement lyrique, vraiment pompeux… « Nous sommes des plaines et des villes moyennes, des villages et des agglomérations, d’une France fière, pavillonnaire, rurale ou parisienne. Nous sommes de toutes origines, des anciennes lignées comme des premières lignes. »
Retenter le coup
Poursuivons un peu la logorrhée du président Bertrand : « Nous, France ! signe la reprise en main du pays par son peuple. Pour nous Français, il n’y a pas d’échappatoire. Les Français ont trop souffert de décideurs qui ignoraient la réalité, parce qu’au fond, l’immigration, l’insécurité, la question du pouvoir d’achat ne les concernaient pas. Ensemble, nous règlerons les problèmes, car nous sommes dans le même bateau ». Et vogue la galère…
N’oublions pas la conclusion, particulièrement savoureuse. « Nous refusons d’opposer les gens en fonction de leur couleur de peau ou leur porte-monnaie ». Bah oui !
Celui qui vient d’être papa pour la cinquième fois (une petite Maïa, née le 7 juin dernier) rêve d’emmener sa smala jusqu’à l’Élysée. L’histoire serait belle pour l’ambitieux. Lui, l’ancien assureur de Saint-Quentin, pense pouvoir gouverner au nom des « vrais gens ». Et tant pis s’il est en politique depuis 1987. Son idéal ? Mettre sur pied son grand projet mystérieux : « la République des territoires ». Le tout au nom d’une « droite sociale » dont il est le chantre. Le désormais célèbre groupe LIOT voit en lui un possible champion.
Des positions internationales très controversées
Avec « Nous France », Xavier Bertrand rêve de convaincre. Il mène campagne en VRP. L’ancien député du Sud, Bernard Deflesselles, l’accompagne dans l’aventure, en fidèle second. Un pied dedans, un pied en dehors des Républicains… Au Cirque d’Hiver, lors des récents « États Généraux de la Droite » lancés par Éric Ciotti, l’homme de « Nous France » était là. Discret, plutôt apprécié, considéré comme un lointain cousin de la famille des droites. Et certainement pas comme chef – même s’il fut jadis secrétaire général de l’UMP…
Il s’illustra d’une drôle de manière, en concluant en 2009 un accord international entre l’UMP et le Parti communiste chinois… « Rien ni personne ne m’enlèvera ma liberté de parole et de ton, comme je l’ai fait notamment à Pékin avec les dirigeants du parti communiste pour parler de liberté religieuse ou d’accès à internet », déclara alors Xavier Bertrand…
Le début d’une série d’erreurs peu pardonnables. En 2015, l’assureur de Saint-Quentin croyait tenir la solution face au problème syrien : « Il faudra intervenir au sol en Syrie ». Chacun peut imaginer les conséquences désastreuses d’une telle politique. Heureusement pour nous, pour nos armées, Xavier Lagaffe n’était pas aux commandes.
Xavier Bertrand, tel Forrest Gump, entend forcer son destin. Avoir les électeurs à l’usure. Sur son chemin, il y a Laurent Wauquiez, qui a récemment mis sur pied un projet analogue au sien, nommé « La France des régions heureuses ». Mais également David Lisnard, qui à sa différence, parvient à susciter l’engouement. Le tout avec « Nouvelle Énergie », son mouvement libéral et conservateur.
Les Indiscrets d’ERB
Les présidents et l’alcool • Seul Nicolas Sarkozy n’en buvait jamais. Alors qu’Emmanuel Macron, pour fêter la victoire du Stade Toulousain, décida de boire « cul sec » une Corona, retour sur le rapport des présidents avec l’alcool et le vin. Le maître de la bombance était sans doute Jacques Chirac, jamais rassasié. « Quand je vais au restaurant, on ne me demande même pas ce que je veux boire, on m’apporte tout de suite une bouteille de bière », déclarait d’ailleurs le Corrézien… Mitterrand, lui, aimait les alcools forts et prestigieux, comme l’Absinthe ou le Cognac (sa région natale). Pompidou et Giscard, tous deux connaisseurs, appréciaient les grands crus de Bordeaux. Quant à de Gaulle, il avait une prédilection pour le Champagne. Nous lui devons d’ailleurs la création de la cave de l’Élysée ! Cave que François Hollande décida de vendre en partie.