Retour sur le bras d'honneur de Dupond-Moretti à l'Assemblée nationale

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Quand le ministre montre le doigt, les citoyens voient rouge…

Bras d’honneur, insultes, hurlements… L’Assemblée nationale ressemble au mieux à un chaudron, au pire à la Nef des fous. Quand nos politiques vont-ils se calmer ? Les Français commencent à en avoir marre.

Comme Olivier Marleix a eu raison. Après avoir reçu du garde des Sceaux, pour seule réponse à ses questions, deux bras d’honneur, le président du groupe LR à l’Assemblée a pris la parole. Sans en faire trop, avec son habituelle retenue mêlée de dignité, il a rappelé une vérité concrète. Celle des professeurs, qui dans certaines classes difficiles, doivent faire face aux insultes, aux brimades, aux violences. Parfois, cela s’illustre par un chahut, un mot plus haut que l’autre, un doigt d’honneur qu’on fait par derrière, pendant que le professeur écrit au tableau.

On pourrait presque en sourire et on aurait tort. Ces actes peuvent parfois dériver vers le pire, comme nous le prouve encore récemment l’assassinat d’Agnès Lassalle. Sans aller jusqu’à cette extrémité gravissime, le 14 février dernier, un élève était placé en garde à vue à Toulouse. Il venait de gifler son professeur. Bientôt à l’Assemblée ?

Pour l’heure, ce sont deux bras d’honneur qui affligent. Où est l’exemple lorsqu’un ministre se permet une telle vulgarité, déshonorante et grossière, en plein hémicycle ? Comment une mère de famille isolée peut-elle éduquer ses enfants lorsqu’au parlement, on voit le ministre de la Justice se comporter de la sorte ?

Un ministre en roue-libre

Ne revenons pas sur le fond de l’affaire, qui comme toutes les choses sans importance occupe le devant de l’espace médiatique. Il s’agit là d’évoquer le mot de Michel Denisot : « L’élégance, ce n’est pas le vêtement, mais le comportement ». Eric Dupond-Moretti, qui apprécie les belles montres et les costumes Prince-de-Galles (il a raison) ferait bien de s’en souvenir

Pour seule remontrance, le ministre aux manières de petite frappe aura eu un communiqué (et sans doute un coup de fil) de sa cheffe, la placide Élisabeth Borne… Imaginons un instant qu’un salarié, lors d’une réunion de travail, dans un moment d’agacement, se comporte de la même manière et lève le majeur en direction de son patron. Lui peut faire ses cartons dans la journée.

L’Assemblée nationale n’est pas un cirque

« EDM », habitué du genre, récemment encore, à la manière d’un gamin dans la cour de récré, écorchait le prénom d’un député RN. Prononçant Brillant au lieu de « Bryan » – parce le RN serait supposé tout prononcer « à la française ». Très drôle…

Bryan Masson, jeune député des Alpes-Maritimes, a répondu du tac au tac : « Je suis fier de m’appeler Bryan car c’est un prénom qui marque mon origine populaire ». Il conclut : « Vous avez raison de m’appeler Brillant, mais vous c’était vraiment pas brillant ».

Rappelons enfin à Eric Dupond-Moretti qu’au contraire des 577 députés qui siègent à l’Assemblée, qu’il insulte par son comportement, il n’a jamais eu le courage d’affronter le suffrage universel.


Les Indiscrets d’ERB…

Anne Hidalgo refuse de fournir ses notes de frais · Décidément, nous vivons cette semaine le pire de la politique – et peut-être la politique du pire. Anne Hidalgo, maire de Paris, refuse de communiquer ses notes de frais au Conseil d’État. L’instance suprême de la justice administrative lui avait pourtant donné un mois pour s’exécuter. Stefan de Vries, journaliste néerlandais, tente depuis cinq ans d’accéder à ces informations – tout simplement au nom de la démocratie. « Je ne comprends pas pourquoi des fonctionnaires payés par le contribuable peuvent agir ainsi, et espérer se soustraire jusqu’au bout à leurs obligations de transparence », s’agace le lanceur d’alerte. Anne Hidalgo aurait-elle des choses à cacher ?

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