Mélenchon
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Le grand manitou de la Nupes vient d’exclure Fabien Roussel. Parce qu’il lui fait peur ?

Après une première carrière de sénateur socialiste bon teint, l’ancien trotskyste Jean-Luc Mélenchon tente, depuis 2012, d’arriver au pouvoir en dégageant un « système » qu’il a en horreur.

Chefs d’entreprise, entrepreneurs et même salariés, voilà un adversaire coriace. Du moins sur la forme, car il vitupère, hurle, s’emporte et surjoue l’indignation. Mais sa radicalité l’écarte du pouvoir et le rend paradoxalement assez inoffensif… Sa politique, qui mélange utopie et désir de vengeance, s’avérerait désastreuse pour l’économie française.

Un livre aux airs de plaidoyer pro domo

Jean-Luc Mélenchon publie Faites mieux ! Vers la révolution citoyenne, sorte de plaidoyer pro domo aux airs de resucée. Mélenchon y tartine une nouvelle fois sa passion pour les expériences socialistes sud-américaines, aventures qui plongèrent, du Venezuela à l’Argentine, une partie du sous-continent dans un déclin actuel et prolongé.

Ce monument de verbiage, qui faisait à l’origine plus de 700 pages, a été ramené à 358 par l’éditeur Robert Laffont, lequel a coupé à la scie-sauteuse dans cette version moderne du Petit livre rouge. Il faut d’ailleurs voir les députés LFI, se photographiant l’air pénétré, plongés dans leur lecture, pour constater à quel point ce parti LFI tient, sinon de la secte, au moins du « fan-club ».

Dominant tel le roitelet sa petite camarilla, Jean-Luc Mélenchon se verrait bien tenter sa chance en 2027, pour un quatrième essai. Décrochera t-il enfin la timbale ? Ses concurrents potentiels ne l’effraient guère. François Ruffin ? Populaire mais trop gentil, facile à écraser. Clémentine Autain ? Trop bobo pour plaire aux électeurs des banlieues. Quant à Mathilde Panot, Manuel Bompard et Adrien Quatennens ; ils forment sa garde rapprochée et lui doivent tout. De parfaits apparatchiks.

Sophia Chikirou, l’encombrante concubine

Sophia Chikirou, son deuxième cerveau, fait office de grande artificière du mouvement. C’est elle qui a récemment comparé – de manière indigne et coupable – Fabien Roussel à la figure damnée de Jacques Doriot, ancien communiste passé dans le camp de la collaboration avec les nazis. Gravité extrême du propos… Sanction inexistante. De Mélenchon à Bompard, les hiérarques de LFI ont fait bloc derrière la députée de Paris, allant jusqu’à nier l’incident. Après tout, rien d’étonnant, puisque cette gauche radicale est abonnée aux plus grossiers travestissements historiques…

Mathilde Panot ne déclarait-elle pas, récemment, au micro de Sens Politique sur France Culture, que Robespierre fut « un avocat de l’abolition de la peine de mort ? ». Le tout sans sourciller. Alors, après cela, les bornes n’ont plus de limites… La présidente du groupe insoumis a continué, toujours au sujet de cette Sophia Chikirou, son entreprise de mensonge.

Alors que Complément d’Enquête vient de révéler certains messages où la concubine de Jean-Luc Mélenchon compare des journalistes à des « tafioles », Mathilde Panot assure, grosso-modo, que le mot est bien une insulte homophobe… Sauf si c’est un insoumis qui l’emploie ! Voilà qui est bien pratique et de toute bonne foi.

« Ich bin der Geist, der stets verneint »

Aujourd’hui délivré de tout mandat électif, Jean-Luc Mélenchon traîne ses guêtres dans son quartier de la rue de Magenta, près de la gare de l’Est. Sans se cacher, il espère révolutions et soulèvements en observant, depuis sa fenêtre, les voitures de police et les ambulances dont les sirènes bruyantes l’empêchent de dormir. La nuit, dans son sommeil, il doit rêver rouge. Le septuagénaire incarne cette mauvaise France, ricaneuse et grimaçante, celle de l’autodépréciation et de la destruction, pareille au personnage de Méphisto dans l’œuvre de Goethe. « Ich bin der Geist, der stets verneint », que nous traduirons par : « Je suis l’esprit qui toujours nie, et c’est avec justice : car tout ce qui existe est digne d’être détruit ; il serait donc mieux que rien n’existât ».

Le seul qui semble lui faire du tort, c’est ce satané Fabien Roussel, incarnation d’une gauche à l’air joyeux, plutôt débonnaire en dépit d’un programme communiste particulièrement intransigeant… Mélenchon va tout faire pour éliminer ce gêneur sur sa route. Comme dans Le Corniaud, où le gentil Bourvil est poursuivi par un de Funès acariâtre, Roussel et Mélenchon s’engagent dans une course poursuite à haut-risque pour leur camp. Si un accident venait à se produire, la voiture des gauches terminerait dans le décor, une nouvelle fois ! Et comme disait Bourvil, tout penaud : « Forcément, ça va marcher beaucoup moins bien, maintenant… ».


Les perles de la politique

Delga : une femme qui ose et qui propose · Dans l’Aude, dimanche 1er octobre, Carole Delga faisait sa rentrée, dans la petite ville de Braum. La présidente de la région Occitanie veut s’imposer en cheffe de file de l’autre gauche, celle que rejette la Nupes et refuse d’hurler comme un putois. Oui, Delga préfère le réel et ses exigences aux vieilles lunes qui déçoivent. Loin du « grand soir » tant rêvé, la bravache mise sur des réformes concrètes pour « changer la vie » et faire bouger la France. Alors que l’autoroute Toulouse-Castres suscite la furie des écologistes, la tête brûlée défend le projet. Bec et ongles. « L’autoroute est la moins mauvaise des solutions (…). Je ne peux pas accepter que des gens se sentent loin de tout. » Prochain objectif pour Carole Delga ? Un endroit à Paris… Il paraît que ça s’appelle l’Élysée… Vous connaissez la route ?

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