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Dans cette année post-présidentielle, les partis politiques remanient leurs équipes et leurs structures. L’ébauche d’un changement ?

Renaissance, RN, LR, EELV, PS… Les congrès internes de nos chers partis politiques se succèdent en cet automne. Motions, appareils, apparatchiks. Triste équation d’une politique politicienne détestée par les Français. Tour d’horizon d’une démocratie en travaux.

En cet automne, les partis politiques se parlent entre eux. Promis, un jour ou l’autre, ils reviendront vers nous. Pour l’heure, place aux militants et adhérents. Chez LR, Éric Ciotti, Bruno Retailleau et Aurélien Pradié se disputent la chefferie d’un parti qui vivote. Chez les Verts, les adhérents viennent de rejeter le match entre Sandrine Rousseau et Yannick Jadot. Les deux figures s’affrontaient par motions interposées. Les militants votent le changement, pour laisser la place à une jeune militante. Une certaine Marine, venue d’Hénin-Beaumont… Ça ne vous rappelle rien ? Marine Tondelier devrait devenir la nouvelle patronne des Verts. Défi qui n’a rien d’évident dans un parti qui déteste les chefs et qui fait bonne place à l’horizontalité.

Pendant ce temps au PS, on s’étrille et on règle ses comptes. Habitude bien rodée. Les courants s’apprêtent à en découdre. Le score piteux d’Anne Hidalgo à la présidentielle 2022 (1,7 % des voix) demeure dans les esprits. Un traumatisme. Le choix tactique de l’alliance avec les Insoumis suscite l’ire des sociaux-démocrates – Bernard Cazeneuve en tête. Olivier Faure, actuel Premier secrétaire d’un parti en détresse, pourrait en faire les frais. Sa motion porte un nom amusant : « Gagner ! ». Le tout flanqué de la fameuse rose, symbole du PS. Les militants ont l’habitude de se frotter aux épines…

Au RN, le pari de la stabilité

Le RN n’est pas en reste. Après avoir sacré son nouveau président, Jordan Bardella, le parti, plutôt sorti grandi de la dernière séquence électorale, va désormais chercher à rassembler les foules. Les postes sont distribués et ordonnés. Prochain arrêt : les élections européennes de 2024. Jordan Bardella devrait mener la liste. Mais au fond, c’est toujours Marine Le Pen qui commande et qui prépare, sans grands débats internes, sa quatrième candidature présidentielle.

Horizons, la formation philippiste, tente d’exister. Le maire du Havre, Édouard Philippe, désormais délesté de ses sourcils, veut peser grâce au travail intellectuel de ses équipes. Incarner le camp du sérieux et de la raison d’État. Avec son fidèle second, le maire de Nice Christian Estrosi, il dispose désormais d’une revue, sobrement intitulée… « Horizons, la revue » et rêve de présenter une liste unique aux Européennes – distincte du MoDem et de Renaissance. L’heure de l’émancipation ?

Au MoDem, justement, on parie sur une stabilité remarquable. L’éternel président du parti, François Bayrou, est reconduit. Les députés tentent d’incarner le visage social du quinquennat.

Renaissance doit accoucher de l’après-Macron

Renaissance, pour sa part, doit s’inventer un avenir sans Emmanuel Macron. L’actuel président de la République ne pourra pas poursuivre l’exercice présidentiel en 2027. La formation, à l’identité très liée à celle de son chef historique, peut-elle voler de ses propres ailes ? Plusieurs repreneurs éventuels se pressent à la porte : Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Olivier Véran… Tous rêvent d’un destin élyséen. Renaud Muselier, le président de la région « Sud » vient d’ailleurs de rejoindre l’aventure centriste. Pour se lancer à son tour ?

Renaissance se voit désormais comme un parti. Oubliez l’époque où Emmanuel Macron jurait qu’En Marche était un « mouvement de la société-civile » où l’on faisait de la politique autrement. Désormais, on applique les vieilles règles, celles qui marchent toujours – des communistes au RPR. Bureau politique, implantation locale, expérience, élus et commissions… Et un détail qui a toute son importance : « la carte », véritable symbole de l’adhésion au parti. Elles viennent de sortir de l’usine.

Nos hommes politiques sont malheureux en dehors des élections. Ils préfèrent souvent la conquête à l’exercice, la campagne électorale aux difficiles arbitrages du pouvoir, les rêves enivrés du discours aux plates réalisations quotidiennes. Beaucoup rêvent d’ailleurs de rejouer la mise ; à l’occasion d’une dissolution parlementaire…

Tous sauf une : « la Première », Élisabeth Borne, qui sait son sort menacé en cas de dissolution. Celle qui vient de planter un arbre dans les jardins de Matignon espère bien y prendre racine. Oui, la politique française ressemble à une grande maison en travaux. Un mal pour un bien ? Ce coup de peinture fraîche ne fera pas de mal. Vive la politique !


Les Indiscrets d’ERB

Hidalgo les bons conseils • « Vous devez avoir un plan si vous souhaitez reconstruire la ville… Transformer les infrastructures urbaines, et passer de la voiture au vélo, c’est très intéressant. » Depuis Bruxelles, à l’occasion d’un sommet des métropoles européennes, Anne Hidalgo délivre quelques conseils bien sentis à son homologue kiévain. La maire de Paris ne trouve rien de mieux à dire au premier citoyen d’une ville en guerre ? Pas sûr que les pistes cyclables soient d’un grand secours aux Ukrainiens dans leur bras de fer avec Moscou.

Les barbouzeries du maire de Saint-Étienne • Déjà pointé du doigt par Médiapart pour avoir tendu un piège à son premier adjoint en le faisant filmer, à son insu, lors d’un rapport sexuel avec un homme ; le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, s’est une fois de plus illustré par ses méthodes lâches et perverses. Ce dernier a couvert Laurent Wauquiez, président d’Auvergne-Rhône-Alpes, des pires rumeurs (pédophilie) – le tout sans aucune preuve, par pure malveillance. Il se dédit aujourd’hui et n’est plus digne de représenter la population stéphanoise. La rumeur est un poison.

 

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