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Ils tiennent le choc. Après la violence inouïe, les maires font bloc. Objectif : refermer la boîte de Pandore de la haine. Pour rétablir partout l’ordre salvateur. Remettre sur pied une France humiliée. 

« Si le calme revient, c’est bien sûr grâce au formidable travail des forces de l’ordre, mais aussi parce que les dealers ont sifflé la fin de la récré ! C’est révélateur d’un ordre mafieux. Des quartiers entiers sont sous leur autorité […] les maires ne baisseront pas les bras ni le regard », déclare à La Voix du Nord David Lisnard, président de l’Association des Maires de France, maire de Cannes et président de Nouvelle Énergie.

Vincent Jeanbrun, visage d’une France qui refuse de céder

Lundi 3 juillet à L’Haÿ-les-Roses, c’est l’espérance qui revient. Entouré par Valérie Pécresse, Gérard Larcher, Éric Ciotti et Christian Cambon, Vincent Jeanbrun tient haut la tête. Après l’ignoble agression vécue par sa femme et ses enfants, victimes d’une tentative d’assassinat à leur domicile, le maire courage salue la bravoure de son épouse, Mélanie. Elle est parvenue à sauver ses enfants, tandis que son mari était au charbon lors d’une nouvelle nuit d’émeutes.

Les sadiques ont attaqué le domicile de l’élu faute d’avoir pu s’en prendre à la mairie, que Vincent Jeanbrun a fait protéger par des barbelés. Une « provocation » pour les barbares qui se sont vengés sur une famille innocente.

Plus tard dans la journée, lorsque l’édile retrouve sa maison calcinée, les enfants de l’école voisine lui témoignent un unanime soutien « Merci Monsieur le Maire ! » crient en cœur les chérubins. Cette journée du lundi 3 juillet restera comme un appel à la paix civile. David Lisnard, président de l’Association des Maires de France, aura rassemblé une foule compacte sur le parvis de la mairie de Cannes. Cette commune, où les habitants font preuve d’un rare civisme, célèbre au quotidien ses forces de sécurité. L’initiative est reprise partout. Lundi 3 juillet, pour la première fois depuis le début des violences, la majorité silencieuse donne de la voix. Pour soutenir les maires. Et dire non aux brutes patibulaires qui veulent déchirer le blanc manteau de la France.

Stéphanie Von Euw, attaquée dans sa voiture par des gredins de 14 ans

De nombreux élus sortent changés à jamais par ces quelques jours d’émeute. Ces fantassins de l’action publique ont pour certains été personnellement menacés, visés délibérément. Victimes d’une vendetta. En dehors de Vincent Jeanbrun, citons Stéphanie Von Euw. Maire LR de Pontoise, cette femme a été reconnue par des émeutiers alors qu’elle circulait dans son véhicule, justement pour répondre à l’urgence d’une nuit terrible. « C’est la maire, c’est la maire, on va se la faire », hurlaient les vandales, âgés de 14 ou 15 ans… L’édile tente une marche-arrière « en mode survie ». C’est Mad Max à Pontoise. Elle est visée par des feux d’artifices. Brûlée à la jambe, elle a partiellement perdue l’ouïe. Les lâches l’abandonnent à son sort. Ils ont voulu l’abattre ! Cette proche de Valérie Pécresse ne compte pas reculer. Elle est déjà de retour sur le pont. Pour rebâtir Pontoise.

Bernard Jamet, un maire mousquetaire qui s’est dressé face à l’infamie

N’oublions pas l’incroyable courage de Bernard Jamet, maire de Sannois (Val-d’Oise). En pleine nuit, une amie l’appelle pour l’informer que des émeutiers tentent de brûler la mairie. N’écoutant que son courage, l’édile se dit « j’y vais ». Il enfile ses baskets en deux temps trois mouvements et fonce vers le bâtiment. Bien qu’âgé de plus de soixante ans, il n’a pas peur et fait barrage. Face à lui, une quarantaine de jeunes prêts à tout cramer. Ils ont entre 17 et 24 ans. « Pas la mairie, pas la mairie ! ». « Wallah, c’est le maire ! », lance un émeutier. Une racaille poursuit : « Wallah tuez le maire ! Wallah tuez-le ! ».

L’édile reçoit un tir de mortier. Bernard Jamet continue à défendre le bâtiment à un contre quarante, fidèle à l’esprit des Mousquetaires. L’arrivée de la police fera fuir les destructeurs. Le maire, professeur de métier, croit avoir reconnu d’anciens élèves… Depuis, avec d’autres élus et des riverains, il organise le relais et monte la garde chaque nuit, depuis le toit de la mairie. Sécurité citoyenne.

Des pistes pour tout changer

En ces heures de sursaut, chacun voit bien que l’engagement des maires peut tout changer. Alors, une réflexion s’ouvre. Comment renforcer les moyens d’action ? D’abord en leur confiant un droit de sanction effectif, en complément de la justice. Droit de dresser des contraventions, droit de suspendre les allocations des émeutiers, droit d’expulser des HLM les habitants violents. Droit de publicité pour les profils des délinquants, qu’on afficherait ainsi en mairie et sur Internet. Droit de se former au port d’arme, de diligenter des perquisitions aux côtés de la police nationale et municipale. Droit d’acquérir et d’utiliser des drones. Droit d’ordonner à un mineur fautif son placement en pensionnat éducatif fermé. Droit de suspendre du matériel (véhicules, armes, téléphones), droit de décréter un couvre-feu pour les mineurs ou les personnes dotées d’un casier judiciaire. Les propositions sont nombreuses pour mettre un terme à l’impuissance.

Pour conclure, citons Platon : « Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leur parole, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne, alors c’est là en toute beauté et toute jeunesse le début de la tyrannie. »


Les Indiscrets d’ERB

Rassemblement pour la paix civile : nouvel échec d’Hidalgo Un sacré loupé. Lundi 3 juillet, à midi, alors que devant presque chaque mairie de France se tenait le grand rassemblement contre les violences, Paris était en retard. Il faudra attendre 12 h 05 pour voir enfin s’ouvrir les portes du parvis de l’Hôtel-de-Ville. Une cinquantaine de citoyens seulement rejoignent alors une grappe humaine où les nombreux élus de Paris font corps autour d’Anne Hidalgo… qui a déjà commencé son discours ! La maire aux abois est entourée de cerbères qui tentent d’empêcher les Parisiens d’approcher. ÉcoRéseau Business déjoua la surveillance pour adresser un salut cordial à la Maire. Et lui demander d’armer enfin la Police municipale.  Réponse : « Elle n’est pas armée car elle est dans le dialogue ». Les délinquants partagent-ils cette optique ?

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