Hidalgo

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Anne Hidalgo face à son bilan. Pas terrible…

La maire de Paris a encore aggravé son cas la semaine passée en doublant le montant de la taxe foncière pour les Parisiens. Preuve d’une gestion financière qui laisse décidément à désirer…

Il faut parfois savoir lâcher la rampe. Quitter la piste. Pour ne pas porter préjudice aux autres, mais aussi pour ne pas s’abîmer soi-même. Voilà quelque chose qu’Anne Hidalgo ne sait pas faire. C’est d’ailleurs, d’une certaine façon, à son honneur. Elle ne lâche ni ne cède devant l’adversité, ce qui en politique est une qualité certaine. Cette tête-brûlée, accrochée à son fauteuil, pratique la méthode Coué comme si c’était une discipline olympique : « Quand je me lève le matin, je fais comme si tout le monde m’aimait ! ».  Rien d’évident lorsque l’on fait 1,7 % des voix à la présidentielle. Il faut beaucoup d’imagination.

Que voit-elle depuis les immenses fenêtres de son colossal bureau de l’Hôtel-de-Ville ? Et lors de ses nombreuses sorties en voiture, avec chauffeur et gyrophare ? Sans doute y a-t-il chez cette dame beaucoup de déni. Les Parisiens, unanimes, se plaignent d’une ville enlaidie, amochée, salie parfois jusqu’à la jachère. Seuls les rats, ou, pardon, les surmulots, s’en donnent à cœur joie. Mais son entourage fidèle, qui l’entoure jalousement, continue de lui répéter, jour après jour, que l’Histoire lui donnera raison, qu’elle se bat, courageuse incomprise, pour le climat et le progrès social. Et puis, s’il y a des problèmes, il y a toujours un autre à qui faire porter le chapeau.

+ 52 % pour la taxe foncière !

En ce moment, c’est à l’État qu’Hidalgo incombe les malheurs de sa Cité. Si le taux d’endettement de Paris a augmenté de 40 % en 5 ans, pour atteindre près de 8 milliards d’euros, c’est parce que le vilain État jacobin n’a pas voulu « être aux côtés de Paris ».

Alors, sortez les pleureuses et les veuves siciliennes. Face à la gestion calamiteuse des finances de la ville, Anne Hidalgo n’a pas eu le choix. Il lui a fallu prendre la plume et écrire aux Parisiens (et aux Parisiennes) pour leur annoncer une bien mauvaise nouvelle… L’explosion sans précédent de la taxe foncière. Plus 52 % d’un coup sec ! Voilà un fameux coup de bambou. Et même si elle indique exonérer les propriétaires précaires et ceux qui feront des travaux d’isolation énergétique, cela reste tout de même une spectaculaire punition fiscale.

Tant pis si elle avait promis, durant la campagne municipale de 2020, de ne pas augmenter les impôts ! Sans doute y avait-il un astérisque dans le programme. Les promesses n’engagent jamais que ceux qui les croient… Tant pis pour les bernés. Tant pis aussi si la ville de Paris n’a fait aucun effort pour maîtriser ses coûts fixes, ses frais de structure, sa gestion administrative. On rase gratis, l’ardoise est pour le contribuable.

La folie des grandeurs

C’est qu’Anne Hidalgo a pour Paris des ambitions grandiloquentes. Charge au contribuable d’éponger la facture de ses doux rêves. Les Parisiens n’ont encore rien vu : d’ici à la fin de son deuxième mandat, elle veut lancer d’immenses travaux, du Champ de Mars à la Concorde, en baronne Haussmann de la transition climatique. Sans oublier les JO de Paris, pharaoniques, qui promettent de saler l’addition comme jamais. Faisons le tour des nombreux chantiers…

Tandis que son adjoint communiste au Logement, Ian Brossat, rêve d’un Paris composé de 40 % de logements publics en 2035 (petit côté Berlin Est), la mairie rachète le Tango, célèbre boîte de nuit gay du Marais, en difficulté financière. La « boîte de nuit municipale » est inventée… Quelle novation, quel remarquable sens de la fête ! Coût pour le contribuable : 6,7 millions d’euros. Tout va bien. N’oublions pas les opulentes subventions qu’Anne Hidalgo distribue à tout va. En la matière, l’argent semble lui brûler les doigts. Petit almanach, évidemment non exhaustif. Action citoyenne pour l’Algérie ? 9 360 euros.  Les Co-Citoyens ? 13 000 euros. Fédération entreprise PSG ? 100 000 euros. Le Qatar vous dit merci.

Opacité comptable

Autre piste de sobriété financière que nous glissons, en toute amitié, à l’édile capitale. Le passage aux 35 heures réelles pour l’ensemble du personnel municipal (certains sont encore aux 32 heures payées 35). Autre idée : réduire un peu la voilure côté communication – le service est doté d’environ 300 personnes. Belle armada.

Difficile d’ailleurs de vraiment connaître l’exactitude des subsides de la Ville de Paris. On rappelle qu’Anne Hidalgo refuse toujours de transmettre ses notes de frais à la Cour des Comptes. Et comme disait la grand-mère de Martine Aubry : « Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup. »


Les indiscrets d’ERB

Fillon murmure à l’oreille de Retailleau De la Sarthe à la Vendée. L’ancien Premier ministre François Fillon, désormais retiré des affaires politiques, continue de conseiller, en toute amitié, le sénateur Bruno Retailleau, candidat à la chefferie des Républicains.

Borne va t-elle passer l’hiver ? Sale temps pour « la Première ». Dans la coulisse, deux de ses ministres s’activent pour lui piquer sa place. Ils s’appellent Le Maire et Darmanin, tous deux candidats à Matignon. En effet, certains imaginent qu’après le congrès des LR, en décembre, Emmanuel Macron pourrait passer à la vitesse supérieure et engager son projet d’alliance avec la droite. Prélude à une dissolution toujours dans l’air ? Borne n’ose y croire.

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