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Depuis sa retentissante défaite à la présidentielle, Anne Hidalgo ne sait plus sur quel pied danser. Un an après son retour à Paris, le bilan est bien terne.
Ambiance à couteaux tirés. Alors qu’Emmanuel Grégoire, son premier adjoint, rêve de la supplanter, Anne Hidalgo prépare dans l’ombre une troisième candidature capitale, en 2026.
« Amigas y amigos, confiada en el futuro, les envío un mensaje de esperanza. Nos encontramos en un momento decisivo con estas elecciones municipales » … La semaine dernière, à l’occasion des élections locales en Espagne, Anne Hidalgo a sorti le grand jeu. Logo de la ville derrière le dos, la maire de Paris a tenu à envoyer moult vidéos de soutien à ses amis du parti socialiste espagnol. Et donc, se prévaloir de son statut de maire pour envoyer un message partisan. Le tout en s’ingérant dans les affaires intérieures d’un pays voisin. Quel sens diplomatique ! Bien qu’Anne Hidalgo, native d’Andalousie, soit binationale, cela fait un peu tâche.
Chat noir
Seulement voilà, pas de chance. Les socialistes espagnols viennent de vivre la pire débâcle électorale de leur histoire récente. Décidément, Anne Hidalgo, à la manière d’un chat noir, semble abonnée à l’échec. Après son score minable à la présidentielle (1,7 %), l’édile capitale a tenté de mettre la main sur les ruines du Parti socialiste. Mais son candidat favori, Nicolas Mayer-Rossignol, s’est incliné devant Olivier Faure. Encore raté.
Désormais retranchée dans son bureau de l’Hôtel-de-Ville, l’animal politique panse ses plaies. Comment faire autrement ? Pourtant, cette résiliente qui semble se remettre de tout, rêve déjà d’un nouveau mandat à la tête de Paris. Et se prépare donc pour les municipales de 2026. Son premier adjoint, Emmanuel Grégoire, n’en revient pas. Cet apparatchik du PS, fan de jeux-vidéos violents, a tout donné pour Anne Hidalgo. Et voudrait bien prendre sa suite.
Faussement discret, il vient de lancer un club politique, « Paris en Grand », pour préparer la relève. L’impétrant, jugé trop ambitieux par le cabinet de la maire, est donc tenu à l’écart jusqu’à nouvel ordre. Le Parisien croit savoir qu’à l’occasion d’une récente algarade avec l’édile, Emmanuel Grégoire aurait même posé sa démission. Avant de se rétracter…
Paris dérive
Et Paris dans tout ça ? La capitale est loin d’opérer un quelconque redressement. En témoigne le récent tweet de Christophe Tardieu, secrétaire général de France Télévisions. Revenu à Paris, après le Festival de Cannes, il déclare : « De retour à Paris, après 15 jours d’absence, toujours aussi surpris et admiratif, par effet de comparaison, par la propreté de la ville de Cannes ». En sous-texte, la mauvaise gestion de l’équipe Hidalgo est pointée du doigt…
De Christine Bravo à Stéphane Bern en passant par l’écrivain Benoît Duteurtre, procureur implacable, nombreux sont les pourfendeurs de la méthode Hidalgo. Des critiques ? Quelles critiques ? En septembre dernier, Anne Hidalgo lançait à ses opposants, par voie de presse : « Mais je vais vous dire, je m’en fous à un point, mais alors à un point ! ».
Dernière lubie en date, la transformation du boulevard périphérique. Anne Hidalgo évoqua même, dans sa dernière campagne, l’idée absurde de le piétonniser. De charmants dimanches en perspective ! Alors que cette voie empruntée chaque jour par 1,5 million de véhicules fête son cinquantième anniversaire, Anne Hidalgo rêve de tout transformer. La Maire de Paris se contentera, pour l’heure, de réserver une voie au covoiturage, taxis et transports collectifs.
Pour se prévaloir du soutien populaire, elle a ainsi fait ouvrir un site dédié aux « consultations citoyennes ». Les 6 575 avis recueillis sont… tranchants. « Arrêtez le massacre » ; « Non aux délires de la Maire de Paris » ; « vision hors-sol » ; « Non ! Folie ! ». Pas forcément un refus de l’écologie, mais comment supprimer l’existant alors que l’offre de transports en commun est déjà très saturée en Île-de-France ?
Les JO compromis ?
Dans le camp d’en face, à droite, on réclame une meilleure concertation. Rachida Dati, cheffe de l’opposition à Paris, Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France et Hervé Marseille, président du groupe Union centriste au Sénat, emmènent le mouvement. Le trio indique dans le Journal du Dimanche que la mairie « n’a prévu aucune étude d’impacts préalable ». Une pétition, appelée « Touche Pas à Mon Périph’ », vient de dépasser les 15 000 signatures… Sans réaction aucune de la Maire, qui a l’habitude d’éteindre son opposition en la taxant de ramassis « populiste ».
Alors que les Jeux Olympiques de 2024 approchent à grands pas, les Parisiens sont nombreux à se demander comment la capitale parviendra à faire face. Embouteillages, transports bondés, saleté des rues, insécurité latente… Sans compter l’enjeu fondamental de l’accessibilité, en vue des Jeux Paralympiques. Se déplacer à Paris en fauteuil roulant ou lorsqu’on est aveugle tient pour l’heure de l’exploit. Pas sûr que cela change de sitôt ! L’amère de Paris a d’autres chats à fouetter…
Les Indiscrets d’ERB
David Lisnard : le choix d’un débat éclairé · Le maire de Cannes se prépare. Avec son mouvement, Nouvelle Énergie, il donne corps à sa doctrine, entre libéralisme et conservatisme. Le 30 mai, dans le XIe arrondissement de Paris, il réunissait ses partisans. Au programme de l’assemblée ? Un débat sur la science, la politique de recherche, l’innovation. Autour de la table, la journaliste scientifique Peggy Sastre, l’économiste Philippe Aghion, le stratège André Loesekrug-Pietri. Un moment d’intelligence collective, garanti sans raccourcis idéologiques ni langue de bois ! Nouvelle Énergie, dont le siège social est pour l’heure à Cannes, disposera bientôt de ses propres locaux à Paris. La preuve d’une nouvelle étape.
