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Emmanuel Macron était mercredi 12 octobre l’invité de la nouvelle émission politique de France 2, L’Événement. Un nouvel épisode de sa relation étrange avec l’audiovisuel public.

Dans un décor noir comme la nuit, le président se retrouvait, en l’espace d’une heure, en tête-à-tête cathodique avec Caroline Roux. Le tout pour évoquer les affres du monde, entre la menace d’un Armageddon nucléaire, les guerres et les révolutions. 

Une émission qui n’est que le premier volet d’une séquence communicationnelle plus longue. Emmanuel Macron reviendra en effet dans quinze jours, même lieu même heure, pour évoquer cette fois les soucis de la vie politique intérieure. Pas de « clash » ni de « buzz ». Tant mieux. La présentatrice de C dans l’air, professionnelle rusée, a interviewé le Président de la République comme on interroge un expert : recueillir sa pensée plutôt que s’y confronter.

La forme, c’est le fond qui remonte à la surface. Surprenantes séquences, lorsqu’à deux reprises, le Président de la République réclame qu’on montre ses documents à l’écran : « J’ai amené un graphique » ; « j’avais demandé une carte ».

Le premier document, une courbe des prix du gaz, émane directement de la communication élyséenne. Le second est un graphique du Parisien : il concerne les prix de l’électricité en Europe. À chaque fois, Emmanuel Macron en fait son miel, et tel un « président PowerPoint », professe et disserte d’un air savant.

Alors que la régie tarde à envoyer le document, le président tente de meubler, goguenard : « Allô Cognaqc-Jay ? ». Cognaqc-Jay, nom de la rue qui abritait jadis le siège de l’ORTF, l’audiovisuel gaullien, étroitement contrôlé par le gouvernement et défini par Georges Pompidou comme « la voix de la France ».

Autres temps autres mœurs ? Pas sûr… En 2022, le principal dirigeant du pays peut ainsi venir à la télévision publique le jour de son choix, pour évoquer les thèmes qu’il a lui-même présélectionnés, le tout en présentant ses propres cartes à l’écran ! Impensable au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie…

La conception d’un rendez-vous sur mesure

Notre consœur, Caroline Roux, n’a assurément pas démérité. Télérama l’indique dans un papier très récent : « Elle est allée chercher cette interview avec les dents ». C’était en effet la première fois depuis son élection à la présidence de la République qu’Emmanuel Macron accordait à France 2 les honneurs d’une entrevue en prime time

La journaliste peut se targuer d’être bien vue à l’Élysée. Emmanuel Macron, très avare en entretiens, lui en aura accordé cinq en pas même un an. Une première fois en mars, à l’occasion d’une spéciale de C dans l’air consacrée à la Turquie. Une deuxième fois pendant la campagne présidentielle, où il se rendit aux « 4 Vérités », le rendez-vous politique de Télématin, alors présenté par Caroline Roux. Rebelote le 14 juillet : la présentatrice de France 5 rencontre de nouveau le président, aux côtés d’Anne-Claire Coudray.

Juste après l’émission, Télérama le révèle, elle fait la proposition au président d’être son grand invité de rentrée. « Je n’ai pas de plan B ! », lance-t-elle, dans les jardins de l’Élysée. Habitude là encore très française, la chaîne commence à préparer, avec le service de communication du président, un rendez-vous conçu sur mesure. C’est d’ailleurs le Palais qui propose de scinder l’entretien en deux parties, diffusées à quinze jours d’intervalle.

Les indiscrets d’ERB…

• Macron 2032 ? Un papier passé un peu inaperçu. Marc Endeweld, journaliste très bien informé, qui fut le premier à révéler les ambitions présidentielles d’Emmanuel Macron, alors simple ministre, revient avec une enquête fouillée dans La Tribune. D’après lui, EM compterait s’essayer à une troisième tentative élyséenne, en 2032, après l’interlude de cinq ans que lui impose la Constitution.

• Zemmour déprime. L’ex-candidat Zemmour a le moral en berne. Au Point, il se confie, depuis sa table fétiche, au premier étage de La Rotonde… « Je n’ai plus l’audience, je n’ai plus mon exposition quotidienne. Il faut trouver un moyen de parler aux gens. Je ne vais pas refaire un journal comme au temps de Thiers, de Jaurès ou Clemenceau. Je cherche… ». Point de chute possible : les européennes de 2024. Mais Marion Maréchal veille.

Édouard Philippe sans sourciller. On le savait déjà atteint d’un vitiligo, cette maladie heureusement sans danger qui se manifeste notamment par le blanchissement de la barbe et des cheveux. Édouard Philippe révèle au Parisien être touché par une nouvelle pathologie… L’alopécie. Il s’agit cette fois de la chute des cheveux… et des sourcils. Philippe ne semble pas s’en inquiéter : « Je me suis longtemps demandé à quoi servait un sourcil. Eh bien, cela sert à se faire remarquer quand ça tombe ! […] Et croyez-moi, je me sens bien dans ma peau. »

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