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En 2022, les cadres français·es ne se réunissent plus pour réfléchir à un projet, ils « brainstorment ». Et dans l’idéal, à travers une conf call… ASAP. Oubliez aussi le réseautage – l’art de cultiver des relations professionnelles –, voilà un certain nombre d’années que le networking marque son hégémonie. Le langage, c’est bien, les actes, c’est mieux. Savez-vous « networker » ? Tour d’horizon de ce que vous ne devez (absolument) pas faire. Vraiment.

Antoine, 23 ans. Jeune cadre dans une grande banque française, il s’apprête à participer à sa première soirée networking. Son collègue, et meilleur ami, n’y sera pas. La pire entrée en matière pour Antoine qui s’imagine déjà seul au milieu de la foule, un verre à la main et le sourire béat. Alors pour éviter le flop, le jeune homme répète en boucle son pitch de présentation, scrute sur les réseaux les invité·es à la soirée, se fixe un nombre minimal de personnes à qui parler… Stop ! Antoine, tout se passera bien si…

… tu ne te prends pas pour un distributeur automatique de cartes de visite

Oui, une soirée networking sert à nouer des contacts. À développer ses relations pros. Mais dans ce domaine aussi la qualité prime sur la quantité. On donne sa carte de visite après une discussion. Pas avant d’avoir ouvert la bouche. Tu n’épuiseras pas ton stock de 100 cartes de visite ce soir, proposes-en seulement en cas d’opportunités professionnelles. Entre nous, les serveur·ses et le vigile à l’entrée ne t’ont rien demandé et n’ont sans doute que faire de tes coordonnées, même « au cas où » ou « si jamais ». Pas de distribution à gogo certes, mais n’oublie pas non plus ces précieux bouts de carton… Tu prendrais sinon le risque de passer pour un touriste. Ce n’est pas ton secteur, on te le rappelle.

… tu ne restes pas collé au buffet toute la soirée

Ces toasts au saumon sont exquis, là n’est pas le problème. Idem pour les verrines de poire au foie gras. Une, c’est bien, deux, pourquoi pas. Mais le buffet ne t’apportera pas de nouvelles opportunités. Tu te déplaces pour faire des rencontres, alors si tu paniques à l’idée de rentrer chez toi le ventre vide, eh bien mange un bout avant la soirée ! Même chose pour l’alcool. Tu seras tenté de t’enquiller les flûtes de champagne pour feindre le détendu, mais garde le contrôle. Tu t’éviteras les blagues lourdes en fin de soirée – si tu n’as pas pris racine aux toilettes avant – et d’abandonner toute crédibilité professionnelle. Ta carrière est encore longue, penses-y.

… tu ne parles pas uniquement de toi

Une soirée networking n’a rien d’une cure psychanalytique. Tu es là pour présenter ton activité, ton business, tes projets. Tu es aussi là pour écouter ton interlocuteur ·rice (dialogue : nom masculin qui renvoie à une conversation entre deux ou plusieurs personnes sur un sujet défini, Larousse). Sur les sujets d’échange : penser pro avant tout ! Si vous avez fait un voyage en commun récemment, c’est une bonne façon de briser la glace, mais raconter tes conflits avec ta belle-mère fera simplement fuir la personne en face de toi. Si elle est polie, elle subira ta tirade. Épargne-la, on a plus souvent envie de faire connaissance avec des gens positifs. De plus, si cette personne a, elle aussi, une belle-mère, elle sait ce que c’est. Vous perdrez votre temps tous les deux. PS : ce conseil fonctionne tout aussi bien avec les beaux-pères.

… ne tiens pas tes promesses !

Un tien vaut mieux que deux tu l’auras. Règle universelle : ne promets rien que tu ne pourras respecter. À quoi bon s’engager à présenter X ou Y à ton interlocuteur·rice si tes actes ne suivent pas ? Les nouvelles circulent vite dans certains milieux d’affaires, évite de te tirer une balle dans le pied. Tu seras perçu comme beau parleur et pas digne de confiance. Question de réputation. Et lorsque tu auras, à ton tour, besoin d’aide, tu paieras le fruit de tes amnésies ! PS : si tu appliques le conseil n° 2 sur l’alcool, tes chances de tenir tes engagements augmentent significativement.

GEOFFREY WETZEL

Journaliste-Chef de service rédactionnel. Formé en Sorbonne – soit la preuve vivante qu'il ne faut pas « nécessairement » passer par une école de journalisme pour exercer le métier ! Journaliste économique (entreprises, macroéconomie, management, franchise, etc.). Friand de football et politiquement égaré.

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