Quelle télévision demain ?

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Vers une révolution cathodique. Quand la télévision change…

La BBC et France Télévisions font l’annonce, à quelques jours d’intervalle, d’un plan à horizon décennal. Celui-ci devrait signer un changement complet de modèle. L’abandon des « chaînes hertziennes » pour se concentrer sur les plates-formes. Une nouvelle donne pour l’audiovisuel.

« Qu’est-ce qu’il y a ce soir sur la Deux ? ». Cette phrase pourrait bientôt appartenir à l’histoire ancienne. C’est d’ailleurs déjà le cas pour les jeunes générations. Delphine Ernotte Cunci, présidente de France Télévisions, a évoqué l’idée d’une grande réforme en début de semaine, lors d’un conseil d’administration. Objectif : désenclaver ses programmes, désormais délaissés par la jeunesse.

Outre-Manche, la BBC a annoncé qu’elle se donnait dix ans pour transformer son réseau de télévision en plate-forme numérique – sur le modèle de Netflix ou de Disney+. Le réseau audiovisuel public britannique va se concentrer de plus en plus sur son offre numérique pour s’adapter aux usages et rajeunir son audience.

Supprimer France 4 et France 5 ?

Dans un entretien très remarqué à L’Opinion, Matthieu Gallet, ancien président de Radio France, appelle à « un changement maximaliste » pour la télévision. « Il s’agit de savoir où il est pertinent d’investir davantage pour toucher le public le plus large et diversifié possible. L’enjeu est là. On doit se poser la question de consacrer autant de moyens, comme nous le faisons actuellement, pour s’adresser à un public de plus en plus âgé. » Il faut rappeler que le public de France Télévisions a 61 ans en moyenne. Le secteur de l’audiovisuel doit bouger et s’adapter.

Pour débloquer des moyens, il va falloir faire des économies et organiser la transition. Matthieu Gallet propose son analyse : « Si j’avais à décider, je serais radical. Je ne garderais que deux chaînes en hertzien, les principales : France 2 et France 3 ». France 4 et France 5 passeraient ainsi à la trappe et leurs programmes seraient intégralement redéployés vers « France.tv », le média numérique de France Télévisions. Ainsi, les habitués de la télécommande – des publics souvent âgés et ruraux – conserveraient la possibilité de regarder la télévision via des « chaînes », pendant encore quelques années.

Redéployer l’offre linéaire sur le numérique

L’offre numérique des télévisions françaises « MyTF1 », « France.tv », « MyCanal », « 6play » se concentre aujourd’hui beaucoup sur le replay – cette télévision du rattrapage qui est désormais entrée dans les mœurs. Demain, elle s’élargira encore pour devenir centrale. Nous regarderons le journal de 20 heures ou le match de l’équipe de France par ce même moyen. Il faudra ainsi développer également une offre « en direct ». Elle sera destinée aux informations et aux grands événements. C’est la principale force des télévisions face à Netflix : elles possèdent des programmes capables de fédérer toute une famille.

Du côté du service public, il va falloir concentrer tous les programmes en un même service. Regrouper « France.tv », l’application « Radio France », « Arte.tv », « France 24 », « France Info », « Salto » … Un travail de synergie nécessaire pour simplifier la vie au téléspectateur.

BBC : trois lettres pour une révolution

Celle que les Anglais surnomment affectueusement la « Beebs » s’apprête à célébrer son centième anniversaire. La BBC, véritable institution, accompagne les Britanniques sur les chemins de l’Histoire. Grâce à elle, la voix éraillée de Winston Churchill portait dans le Londres dévasté par le Blitz. Un aspect vénérable qui ne l’empêche pas de se moderniser et d’avancer en concordance avec son temps.

Son récent plan est le plus ambitieux jamais annoncé par une télévision classique : cette transition numérique est la seule voie possible. La France ne doit pas manquer le coche. Il en va là du maintien d’une vision française de l’information.

Un sondage montre l’importance de réformer maintenant.  Si 80 % des jeunes regardaient la télévision traditionnelle il y a cinq ans, ils ne sont plus que 50 % à s’y intéresser.

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