Temps de lecture estimé : 2 minutes
Nexans s’est donnée pour mission « d’électrifier le futur ». Depuis « AmpaCity », son laboratoire high-tech de la métropole lyonnaise, elle prépare l’avenir de la distribution d’énergie. Fondamental à l’heure où l’alimentation électrique n’a plus rien d’une évidence.
Vous le savez sans le savoir. Sous nos océans, de vastes réseaux de câbles relient les continents entre eux pour permettre la bonne marche d’Internet. L’information mondiale, bien plus que par satellites ou par ondes interposées, circule d’abord par ces tubes aquatiques extraordinaires, parfois enfouis à plus de 3 000 mètres sous les eaux ! Nexans est au cœur de ce travail titanesque. Ses fiers bateaux, comme l’Aurora, navire amiral de la flotte, sillonnent les flots du monde pour connecter les humains. L’Aurora peut à lui seul supporter sur sa coque le poids de la Tour Eiffel. Très demandé, il est occupé à plein temps jusqu’à la fin 2024 !
À Lyon aussi, on s’active, sous la bonne garde de Jérôme Fournier, vice-président en charge de l’Innovation. Premier enjeu : la nouvelle vie des déchets. Nexans mise tout sur une stratégie de recyclage des vieux câbles usagers en cuivre (et parfois aluminium). Donner une seconde vie à ces métaux rouillés n’est pas qu’un impératif environnemental. C’est aussi une nécessité économique, alors que le cuivre va manquer dans les années qui viennent. Nexans, spécialiste du marché, observe la pénurie venir de Chine… Et s’active pour y faire face. Le renouvellement de nos circuits câblés, véritables autoroutes de l’énergie, est un impératif : leur âge moyen approche les 50 ans.
Combattifs, les 26 000 employés du groupe Nexans, et plus spécifiquement encore les 800 innovateurs du groupe ; planchent aussi sur la résistance de ces câbles face aux incendies. Technologie extraordinaire : ce nouveau câble, capable, face aux chaleurs, de se muer du cuivre vers la céramique… et ainsi de ne pas brûler. Ce n’est pas la transformation du plomb en or. Mais c’est tout de même presque magique.
Nexans se rêve en pure-player de l’électrification : l’entreprise concentre ainsi toutes ses forces sur la distribution électrique, de la source jusqu’à l’usage. Le point d’inflexion est là pour espérer éviter le Black-Out (coupure totale) qui risque sinon de secouer un jour la France (nous ne sommes parfois pas loin du drame).
Christopher Guérin, un patron en perspectives
Plein de flegme, Christopher Guérin, en bon directeur-général, a réorienté le groupe. Jusqu’en 2014, date de sa prise de fonction, Nexans se cherchait un sens et diluait ses capacités d’innovation en faisant du « un peu partout » plutôt que du « très bien ici ». Christopher Guérin a également rendu à l’entreprise ses racines, grâce à un travail rare dans le monde professionnel : l’Histoire. Objectif : redonner aux salariés un fil conducteur, les inscrire dans le temps long d’une entreprise vieille de 120 ans. Grâce à la société Perles d’Histoire, un travail d’archives est mis en œuvre et un petit film est réalisé. Les salariés à la retraite sont rappelés le temps d’un témoignage. Utile : au moment de la crise covid, bien des collaborateurs se sont ainsi remotivés : « Si Nexans a pu survivre à deux guerres mondiales, elle peut sortir indemne d’une pandémie. » Nexans, groupe historique, ancré dans son territoire comme sur toute la planète, et même sur les océans, poursuit sa course vers la transition verte.