Au four et au moulin

Le matin Gégé l'étudiant blagueur, l'après midi Gérard le DAF râleur... Vivement ce soir !
Le matin Gégé l'étudiant blagueur, l'après midi Gérard le DAF râleur... Vivement ce soir !

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Comment se former tout au long de la vie sans quitter ni les bancs de l’école ni le siège de son bureau ? La formation continue n’a pas dit son dernier mot, loin de là.

Le matin Gégé l'étudiant blagueur, l'après midi Gérard le DAF râleur... Vivement ce soir !
Le matin Gégé l’étudiant blagueur, l’après midi Gérard le DAF râleur… Vivement ce soir !

Sauf rares exceptions, tels que HEC ou l’INSEAD, le créneau de la formation continue n’est investi par les business schools que depuis 10-15 ans. Loin de l’esprit catalogue à l’oeuvre dans des organismes plus classiques, cette jeunesse adolescente des programmes, accompagnée de nombreux dispositifs novateurs, redessine les modes d’appropriation des compétences pour coller au mieux aux problématiques RH des entreprises.

 

Engineering pédagogique

Difficile de résumer l’offre de formation continue proposée au sein des écoles de commerce tant elle est diversifiée. Rien n’est trop beau pour les cadres d’entreprise qui représentent une cible de choix synonyme de revenus florissants, part non négligeable du chiffre d’affaires des business schools. Aussi, l’offre des écoles de commerce continue-t-elle de se développer en France. Côté entreprises, les besoins peuvent se résumer à trois grands axes de formation : monter en compétences opérationnelles, comprendre la stratégie globale des entreprises et doter les cadres dirigeants d’une bonne dose de leadership. Pour répondre aux besoins spécifiques des entreprises, on retrouve, grosso modo, la même typologie de formations d’une école à l’autre. Cas pratique avec HEC, ayant formé 8500 cadres en 2013, récemment classée première école dans le domaine de la formation professionnelle selon une étude du Financial Times (cf Baromètre). D’abord, l’école propose un panel de formations diplômantes qui correspondent aux Trium MBA, Executive MBA, MBA ou MS réalisés bien évidemment en part-time pour concilier temps d’apprentissage, prise de recul sur les apprentissages et vie professionnelle. L’executive MBA revêt un caractère global et s’attache à prodiguer tous les outils de gestion de management général tandis que les Executive Masters s’adressent aux professionnels désireux de se perfectionner sur une problématique particulière : business unit, finances, RH, etc. Réservée aux profils exécutifs seniors, la formule Trium MBA incarne une déclinaison exécutive en partenariat avec l’université de New York et la LSE de Londres. Côté programmes courts, HEC propose des programmes d’une douzaine de jours sanctionnés par un certificat HEC Executive education pouvant être converti en crédits d’enseignement afin d’accéder aux Executives Masters et à la diplômation. « Les programmes certifiants s’adressent aux personnes ayant acquis entre cinq et huit ans d’expérience, désireuses de faire une mise à jour sur un sujet précis ou d’asseoir certaines compétences sans pour autant directement emboîter le pas sur un executive master, confie Inge Kerkloh-Devif, executive director global business development, HEC Executive Education. Contrairement aux organismes de formations plus classiques, les avantages tirés de la formation ne s’arrêtent pas à la fin de cette dernière. Les formations diplômantes incluent leurs participants au réseau d’Alumni. Et pour les programmes certifiants, un réseau spécifique leur est dédié, le HEC Executive Community. »

 

Le boom des programmes sur mesure

A la croisée des problématiques RH du moment et des formations des grandes écoles, les programmes dits sur-mesure coulent des jours heureux. « Ce type de formations correspond aux besoins de développement du capital humain qui intervient lors des stratégies de changement, explique Catherine Simon, directrice générale déléguée pour l’activité formation continue de l’EM Lyon. Les entreprises nous sollicitent par exemple sur la problématique de l’internationalisation afin que les cadres soient tous formés à la globalisation multiculturelle et au management international. Nous créons ainsi un programme ad hoc en adéquation avec les besoins spécifiques des entreprises, jalonné par des évaluations vérifiant l’impact du dispositif. » Airbus Academy fait partie de ces programmes innovants de l’école lyonnaise où l’objectif revient à procurer de nouveaux réflexes d’adaptabilité et des solutions innovantes aux cadres d’Airbus. Première étape, l’identification en Europe de différentes TPE et PME, hors du champ aéronautique, capables de répondre efficacement à la demande des professionnels et de l’école. Puis, en immersion au sein de ces entreprises, les cadres d’Airbus font face à de nombreuses problématiques de gestion sans leurs outils et référentiels. Une manière de les sortir de leur univers habituel. Accompagnés et tutorés, ces cadres développent de nouveaux comportements de décision à partir d’une meilleure observation du terrain. Chez Sup de Co Montpellier, l’ensemble de l’offre formations est également sollicitée. D’un point de vue régional, c’est le programme Top Manager Innovant et les programmes courts qui sont le plus demandés. Sur des cibles nationales, l’école se développe sur les offres intra-entreprise (Badges, bilan d’aptitudes délivré par les grandes écoles, marque déposée par la conférence des grandes écoles) et l’activité Validation des acquis par l’expérience (VAE). « De nombreux programmes sur-mesure ont également vu le jour, avec Compass Group par exemple, dans la restauration ou avec Volkswagen France avec qui nous mettons en place une troisième promotion Badge Management Stratégique. Concernant la demande en MBA, c’est une démarche plus individuelle motivée par un candidat et émanant moins directement des entreprises », classifie Aurélie Bordin, chargée du développement de la formation continue chez Sup de Co Montpellier. Autre approche avant-gardiste dans le groupe Audencia pour l’acquisition de nouveaux savoir-être indispensables lors d’un processus de négociation : « Aveugle de naissance, j’ai développé progressivement des ressources spécifiques d’adaptabilité avec une meilleure capacité sensorielle. Ce développement de l’écoute « hors champ », m’a permis de me focaliser sur de nouveaux signaux environnementaux pour mieux appréhender la dimension comportementale et les savoir-être d’autrui », convainc Franck Pruvost, consultant pour le pôle ILS (Innovative Learning Solutions) de l’Audencia. Le programme « Booster » pour le groupe immobilier Laforêt transpose donc ce développement de l’écoute pour permettre aux négociateurs une meilleure adaptabilité lors des phases de ventes ou d’achats. Le programme compte 25 à 30 sessions sur trois mois. 400 collaborateurs du groupe immobilier ont été initiés à cette pédagogie expérientielle..

 

 

Article réalisé par Geoffroy Framery

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