« Mais comment font-ils/elles pour être si influent(e)s sur le Web ? »

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Conférence SME animée par ÉcoRéseau Business avec Cyril Bladier, fondateur de Business on Line, Frédérique Cintrat, CEO Assurancielles et Axielles.com, Pauline Laigneau, Fondatrice de Gemmyo, Pierre Paperon, Confondateur de Solid…

Ce fut la « conférence événement du Salon SME ‒ Solutions pour mon entreprise ‒, animée par Olivier Magnan le 1er octobre. Les questions : comment sont-ils/elles devenu(e)s si populaires sur le Web ? Quels outils et médias sociaux privilégient-ils/elles ? La substance de leurs réponses si vous n’avez pas entendu les quatre conférenciers/ères…

Frédérique Cintrat, Axielles et Assurancielles, CEO, experte réseaux, speaker

Influenceuse au naturel

Quand un jury de professionnels l’élit « Femme commerciale de l’assurance 2013 », la directrice commerciale et marketing de CNP Assurance avait, pro jusqu’au bout, mobilisé les réseaux sociaux pour convaincre les internautes de la désigner dans la foulée « Femme de l’année dans l’assurance ». L’influenceuse était née, sa « campagne » l’avait distinguée parmi 27 candidates. Et comme le turbo 2013 tournait à plein régime, elle avait publié la même année Comment  l’ambition vient aux filles, 15 trucs et astuces pour réaliser ses ambitions  (Eyrolles). « Mais je n’ai pas décidé de devenir influenceuse », me dit cette fonceuse naturelle actrice de son aventure dont les gestes, la voix, les postures mettent en scène son charisme de folie. Elle investit en 2014 son propre argent dans un concept 100 % réseau, Axielles, la plate-forme de tous les salons et autres événements professionnels avec possibilité pour les inscrites de s’y donner rendez-vous et bosser ensemble au lieu d’arpenter des allées ou serrer des mains en solo. « Effet bouquin, plus conférences, plus réseaux, la voilà ma “micro-influence” dans laquelle les agences me classent au nom de mes quelque 5 900 followers » que la créatrice de sa seconde start-up, Assurancielles, attribue à… ses aspérités. Cette influenceuse au naturel, au fond, ne veut qu’une chose, influencer un écosystème pour nourrir son business : « J’aime la lumière, pas l’ombre, et si ce que je raconte peut servir… »

Ses outils et médias sociaux privilégiés :

En priorité LinkedIn et Twitter , un peu Facebook et Instagram, et bien sûr beaucoup Axielles.com et les échanges avec la communauté des personnes inscrites sur l’appli.

Pauline Laigneau, fondatrice des bijoux Gemmyo

Influenceuse par la différentiation

Cette surdouée issue de l’École normale supérieure, recalée à l’ENA (Dieu merci pour nous !) et reboostée à HEC n’a jamais rêvé que de « liberté, d’aventure, de risque, d’entrepreneuriat », comme elle le confesse. En 2011, c’est à deux que l’aventure Gemmyo commence, avec son mari Charif. La formule claque : ce qui va devenir « la joaillerie complice » commence par se proclamer « jeune et joailler ». C’est que le monde du bijou est compassé, inaccessible. En 2011, sans budget marketing, Pauline écrira, sans autocensure. « Au début, certaines personnes du milieu me disaient que j’avais tort de parler de l’envers du décor, d’expliquer pourquoi nous faisons autrement… » Mais ce côté « un joailler ne devrait pas dire ça » plaît aux médias. Pauline alimente son podcast, Le Gratin, où tout défile : son avis sur les candidats à la présidentielle, sa certitude qu’il faut produire made in France. Elle tweete, Les Échos lui demande une chronique. LinkedIn la référencie « influenceuse ». « Le pilier de base, m’explique la créatrice, est qu’il faut se montrer expert en quelque chose, devenir une référence. L’entreprise doit se révéler passionnante pour influencer. »

Ses outils et médias sociaux privilégiés :

En priorité LinkedIn qu’elle estime sous-exploité par les marques btoc. Son podcast, Le Gratin. Facebook et Instagram, c’est perso.

Cyril Bladier, Business-on-Line

« Ne m’appelez plus influenceur ! »

Il a connu tous les postes de la fonction commerciale jusqu’à créer son activité d’agence de digital marketing, résolument indépendant, en s’appuyant sur le savoir-faire d’un nuage informel de collaborateurs, techniciens et développeurs. Il exploite à fond le potentiel LinkedIn pour ses clients, joue du social media et de la data « au nom d’un positionnement unique », comme il le revendique. Inbound marketing (de l’art de faire venir le client sur sa marque), social selling (vente via les réseaux), marketing RH (recherche de profils – sourcing), btob, btoc, il « met un réseau dans votre moteur », entre dans le top 10 des influenceurs LinkedIn en France mais… il n’est pas influenceur. Du moins ne se revendique pas tel. « En btob, j’ai du mal à croire que l’on puisse influencer quoi que ce soit. » Si son nom ressort d’algorithmes pondérés, calculés par des « socialomètres », s’il met en œuvre des robots capables de retweeter 75 000 fois ses posts, il ne veut pas confondre audience et influence et vice-versa. Bref, Cyril Bladier n’est pas influenceur et, pense-t-il, bien peu le sont. Tant pis pour les ego.

Ses outils et médias sociaux privilégiés :

Tous, avec priorité à LinkedIn et Twitter, Facebook (rarement à titre professionnel), YouTube, WhatsApp, Hangouts, WeChat, Instagram, Viadeo, Reddit, Snapchat, Telegram, Spotify, Tumblr, Imgur… (il en passe et des meilleurs).

Pierre Paperon, Solid

« Influenceur sans le vouloir »

Il a « vécu l’Everest »*, pas « vaincu », créé AltaVista France, fut DG Internet chez Danone, DG de LastMinute, puis il prend du champ, cocrée Solid, spécialiste des blockchains/DLT, de la crypto-économie, des ICO… En soi, son parcours de vie pourrait l’introniser influenceur. Mais non. Pour influencer via les réseaux, me dit-il, il faut une autre « patte », une autre « présence »… non calculée. « Se dire, se vouloir influenceur, c’est affaire de pouvoir, d’égotisme. On devient influenceur, non pas volontairement, mais par son comportement même… » Pierre Paperon prône l’authenticité : « Soyez vous-mêmes, tous les autres sont pris » (il cite Oscar Wilde). Et lui-même est courtois, respecte les autres ; il ne veut pas être ce qu’il n’est pas, deuxième clé. Troisième clé, ne poster que des idées qui posent des questions, voguer sur l’air du temps, s’interroger, par exemple, sur ce nouveau job de contrôle embarqué de la vitesse par des sociétés privées et faire réfléchir 20 000 ou 30 000 personnes ou susciter 250 000 vues. Retombées professionnelles ? Énormes. Le business de Solid « remonte » à 100 % par LinkedIn, à commencer par ce contrat hors norme, signé avec la Principauté de Monaco. Séduite par une certaine… humilité du personnage.

* Plon, 2003

Ses outils et médias sociaux privilégiés :

LinkedIn. Bien sûr.

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