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Placements : pistes solides dans environnement inflationniste

 

1. Comment investir dans un contexte inflationniste ?

 

  1. Comment investir dans un contexte inflationniste ?
  2. Dons, legs et réductions fiscales : gagnant/gagnant
  3. L’immobilier fait de la résistance !
  4. Les SCPI jugées sûres et rentables

 

Les locomotives de l’investissement, de l’immobilier à l’assurance vie, abordent l’aiguillage de l’inflation. Ce qui se montrait payant hier ne le sera plus peut-être demain. Dans ce contexte inflationniste, nos pistes les plus solides.

Des marchés financiers qui s’effondrent, des prix de l’immobilier qui dévissent, des prix de biens de consommation qui flambent et, à la fin des fins, un système de retraite par répartition qui implose. Mais non, cette crise systémique n’a pas eu lieu. Pas encore. Mais pour les experts de la gestion de patrimoine, elle illustre une menace désormais crédible. Personne n’avait vu arriver la pandémie et pas grand monde la guerre en Ukraine.

Aujourd’hui, « heureusement », seule l’inflation suscite une réelle inquiétude. Les prix à la consommation ont progressé en mars de 8,5 % aux États-Unis et de 7,4 % en zone euro au plus haut depuis 40 ans. Selon une première estimation de l’Insee, la progression de l’indice des prix à la consommation s’établit à 4,5 % en mars, un niveau inégalé depuis 1985.

Or, plus l’inflation augmente, plus les taux de rendement réel des placements financiers s’érodent. Tous les actifs financiers sont concernés (à part l’or qui ne rapporte rien), qu’ils soient logés dans un PER (Plan d’épargne retraite), une assurance vie ou encore un PEA (Plan d’épargne en actions). « L’inflation a changé la donne. Plus que jamais, un placement doit s’appréhender dans une logique de long terme. L’épargnant doit en outre sélectionner des revenus qui suivent la hausse des prix », indique Guillaume Eyssette, directeur associé du cabinet de conseil en gestion de patrimoine Géfinéo.

Au sein d’un PER ou d’une assurance vie, les experts recommandent de diminuer le poids des obligations à taux fixe (les fameux fonds en euros), qui sont pénalisées par la remontée des rendements et le niveau encore bas des taux réels. « L’épargnant doit accepter la volatilité des actions et se rappeler qu’elles se comportent mieux que les obligations face à l’inflation car elles profitent de la croissance de l’économie », ajoute Guillaume Eyssette.

De toute manière, renchérit Kilian de Kertanguy, responsable du développement et gérant privé chez Cholet Dupont-Milléis, « les compagnies d’assurances incitent maintenant leurs nouveaux clients à détenir entre 40 et 60 % d’unités de compte (actions, obligations d’entreprises notamment) s’ils souhaitent acquérir des fonds en euros ». Un « forçage de main » qui autorise les assureurs à alléger la contrainte de mobilisation en fonds propres imposée par la garantie en capital des fonds en euros.

 

Pour éviter de prendre le bouillon,
le sang-froid est de rigueur.

 

Buffet garni d’actions pour Warren

Ceci posé, il est possible de limiter le risque inhérent aux unités de compte. Une grande sélectivité s’impose. « Je conseille de diversifier le portefeuille d’actions pour réduire leur volatilité avec un biais pour les actions de la zone euro, structurellement moins valorisées que leurs consœurs américaines. Pour autant, il ne faut pas négliger les grandes valeurs de croissance américaines comme Apple ou Amazon ni les industrielles qui bénéficient de la résistance de l’économie américaine », souligne Kilian de Kertangy.

Guillaume Eyssette attire, lui, l’attention sur les valeurs qui jouissent d’un important « pricing power », c’est-à-dire une capacité à relever leurs prix en période inflationniste, comme la santé, les télécommunications et, plus encore, le luxe. « Je conseille également de se doter d’une poche de private equity, autrement dit de non coté, qui est moins corrélé à l’évolution des marchés. » En outre, pour éviter de « prendre le bouillon », le sang-froid est de rigueur. « Dans un environnement très volatil, comme actuellement, l’épargnant doit conserver ses actions et se renforcer en profitant de tout accès de faiblesse », opine Kilian de Kertanguy. Le célèbre homme d’affaires Warren Buffet ne s’y trompe pas. Au premier trimestre, il a investi 41 milliards de dollars en actions !

 

Investir en structurés

Enfin, pour affronter la tourmente boursière, de plus en plus d’investisseurs se tournent vers les produits structurés. Ils offrent une protection à l’échéance contre la baisse des marchés financiers de sa mise de départ, un gain défini dès la souscription en fonction d’un scénario et une durée de vie limitée. Attention, ces produits ne sont pas un miracle, raison pour laquelle la réglementation a été renforcée et l’information améliorée. « Nous observons un net regain d’intérêt pour les structurés depuis trois ans.

 

L’Autorité des marchés financiers a durci les règles et les produits sont plus simples qu’auparavant », explique Franck Magne, fondateur du cabinet de conseil Eavest. Concrètement, l’épargnant choisit un indice actions ou une seule action. Puis, il touche un coupon, par exemple, de 10 % par année de vie du produit, sachant que le produit structuré pourra être remboursé, par avance, à chaque date anniversaire, dès que l’indice est en hausse, si l’on veut. À l’échéance, le capital est protégé, à condition que l’indice ne perde pas plus qu’un certain niveau, style jusqu’à – 40 %. « Les épargnants ont profité de la pandémie pour investir via des structurés sur des valeurs massacrées comme les foncières ou les bancaires, une stratégie largement gagnante », relate l’expert.

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