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L’humanité doit prendre acte, concrètement, de la rareté et de la finitude des richesses naturelles.
Comment donner l’impulsion pour une sobriété efficace ? Aller au-delà des symboles. Et réduire notre consommation énergétique – pas seulement à travers nos petits gestes au quotidien, utiles certes, mais insuffisants !
Dans une note publiée fin août, le think tank Terra Nova suggère l’instauration d’une sobriété collective fondée sur la pédagogie. Aller cinq fois plus vite que ce que nous avons fait dans le passé pour remplir l’objectif que s’est fixé le gouvernement, à savoir 10 % d’économies d’ici à deux ans.
Sans recourir à un autre arsenal règlementaire, il faudrait commencer par appliquer, simplement, des mesures déjà inscrites dans la loi et qui, pour l’heure, ne sont pas respectées. L’exemple du chauffage en terrasse, interdit depuis mars 2022, sous peine d’une amende de 1 500 euros en cas de récidive… eh bien dans les faits la loi ne se montre jamais exécutée ! Il y va également de la règlementation qui impose des limites de températures pour le chauffage et la climatisation dans les bureaux.
Terra Nova souligne que l’urgence de la situation exige une exemplarité citoyenne : raccourcir sa douche, limiter la température de son logement l’hiver ou la climatisation l’été, couper son wifi ou éteindre la lumière en sortant de la pièce… Autant de gestes indispensables, mais insuffisants. Allons plus loin.
Un enjeu mondial
La note du think tank foisonne de propositions utiles : faire appliquer les lois relatives à l’extinction des enseignes commerciales la nuit, sensibiliser les chaînes de télévision à la « météo de l’énergie » pour intégrer le sujet dans les bulletins d’information, lancer un grand plan mobilité durable avec un soutien généralisé au vélo dans les grands centres urbains, lutter contre l’obsolescence programmée, développer l’économie circulaire, les circuits courts…Toutes les mesures proposées sur le long terme constituent un vrai changement qui nous permettra de soulager la demande et d’alléger les tensions sur les filières de production renouvelables et bas carbone.
L’enjeu énergétique n’est pas seulement français ou européen. Il est mondial. L’humanité doit prendre acte, concrètement, de la rareté et de la finitude des richesses naturelles. Sobriété, exemplarité, incitations, responsabilités mais aussi contraintes : tout l’éventail des mesures doit être déployé, avec des initiatives de court, moyen et long termes, en tenant compte des inégalités afin d’éviter l’exclusion des ménages les plus modestes.