La nécessité d’une sobriété numérique

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Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003
Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003

Le scénario « Génération frugale » conduirait à diviser par deux l’empreinte carbone du numérique par rapport à 2020

L’impact environnemental du numérique requiert de plus en plus l’attention et pour cause, ce secteur représente aujourd’hui 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et 2 % de l’empreinte carbone en France.

Une récente étude prospective de l’Ademe et l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) indique que, sans action pour limiter la croissance de cet impact, l’empreinte carbone du numérique pourrait tripler entre 2020 et 2050. Des leviers d’action s’imposent pour développer des usages numériques plus sobres.

Au rythme actuel, le trafic de données serait multiplié par 6 et le nombre d’équipements serait supérieur de près de 65 % en 2030 par rapport à 2020. Cela entraînerait une augmentation de 45 % de l’empreinte carbone, 14 %  de la consommation de ressources abiotiques (métaux et minéraux) et un surplus de consommation électrique de 5 %.

À quoi s’attendre ?

Utilisateurs, fabricants, fournisseurs de contenus et opérateurs de réseaux sont appelés à agir. En plus de l’empreinte carbone, il y a l’enjeu de la disponibilité des métaux utilisés pour la fabrication des téléviseurs, ordinateurs, box Internet, smartphones et objets connectés. L’étude préconise une stabilisation du nombre de ces équipements et un ralentissement de nouveaux produits numériques. Allonger la durée de vie des terminaux et sensibiliser les consommateurs à des solutions de réparation. Afin d’améliorer l’efficacité énergétique, l’écoconception doit être systématisée pour les terminaux, les infrastructures de réseaux et les centres de données.

Ainsi, la mise en œuvre de l’ensemble de ces leviers permettrait de réduire l’empreinte environnementale du numérique d’ici à 2030, jusqu’à -16 % par rapport à 2020. Parmi les quatre scénarios prospectifs étudiés, celui de la sobriété numérique invite à une limitation des flux vidéo et services numériques et un renouvellement plus lent des équipements. Le parc de téléviseurs serait remplacé au profit des vidéoprojecteurs dont l’empreinte carbone en phase de fabrication est plus faible.

À plus long terme, le rapport présente également différentes trajectoires pour 2050. Le scénario « Génération frugale » conduirait à diviser par deux l’empreinte carbone du numérique par rapport à 2020. Atteindre la neutralité carbone en renonçant aux loisirs numériques superflus sans impliquer de technologies de captage et stockage de carbone. Il est donc possible de limiter la croissance de la demande énergétique qui dégrade l’environnement grâce à des innovations comportementales et technologiques. Ainsi cette transition numérique sera conduite principalement grâce à la frugalité. Et par davantage de sobriété.

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