Face aux conséquences d’un séisme… investissons dans la prévention des risques !

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Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003
Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003

« La moyenne annuelle des pertes économiques dues aux catastrophes est passée d’environ 70 milliards de dollars en 1990 à 170 milliards de dollars en 2010 »

Face à la montée des périls, il semble urgent de coordonner la réponse pour réduire les risques, protéger les populations et dégager les crédits nécessaires à la reconstruction. Le récent séisme de magnitude 7,8 qui a frappé la Turquie et la Syrie en est la preuve tragique.

Le séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie le 6 février a dévasté une zone de plus de 20 000 km². Cette catastrophe a tué près de 50 000 personnes et fait 105 000 blessés et a détruit également plus de 214 000 bâtiments.

Notre planète affronte de plus en plus des catastrophes et selon le dernier rapport du Conseil international des sciences de l’ONU (ISC), depuis 1990, plus de 10 700 catastrophes dans le monde ont touché plus de six milliards de personnes. L’impact de ces tragédies sur les vies et les écosystèmes freine les progrès en matière de développement et sape les systèmes sociaux et écologiques.

Les objectifs ne seront sans doute pas atteints

Le 18 mars 2015, la troisième Conférence mondiale de l’ONU au Japon a adopté le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030. L’urgence de prévoir et planifier pour mieux protéger les êtres humains, leurs écosystèmes, et améliorer ainsi leur résilience. Aujourd’hui, le constat est inquiétant car il est peu probable que les objectifs du Cadre de Sendai soient atteints d’ici à 2030 compte tenu du manque de planification et d’investissement en matière de climat, de biodiversité et de réduction des risques. Plus de la moitié des pays ne disposent toujours pas de systèmes de surveillance des risques adaptés.

La moyenne annuelle des pertes économiques dues aux catastrophes est passée d’environ 70 milliards de dollars en 1990 à 170 milliards de dollars en 2010. Or, ces risques progressent plus rapidement que notre capacité à les anticiper, les gérer et à réduire l’impact des catastrophes qui se répercutent en chaine sur la vie des personnes, les infrastructures bâties et les milieux naturels.

L’étude du Conseil international des sciences souligne le rôle essentiel de la nature et de la biodiversité dans la réduction de la probabilité de catastrophes. Développer des solutions fondées sur la nature pilotées par les populations locales afin d’améliorer la protection des zones naturelles.

Parmi les recommandations, celle de l’adoption de systèmes d’alerte précoce multirisques (MHEWS), étant donné qu’un avertissement de tempête de 24 heures peut réduire les dommages de 30 %. Le développement de ces MHEWS est essentiel pour anticiper et lutter contre les catastrophes futures. Si la qualité et la disponibilité des informations sur les risques ont considérablement augmenté au cours des trois dernières décennies, cependant, d’importantes lacunes en matière d’information persistent.

La prévention trop souvent oubliée

Le rapport constate que malgré la fréquence croissante des catastrophes, seulement 5,2 % de l’aide publique au développement a été investie dans la réduction des risques et la préparation entre 2011 et 2022.

« Alors que la communauté internationale est prompte à se mobiliser après des catastrophes comme le récent séisme en Turquie et en Syrie, trop peu d’attention et d’investissements sont consacrés à la planification et à la prévention à long terme, du renforcement des codes du bâtiment à l’adoption de systèmes d’alerte aux dangers », regrette Peter Gluckman, président du Conseil international des sciences.

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