Environnement : un militant tué tous les deux jours !

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Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003
Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003

Militants en danger. La défense des héros de l’environnement est un impératif absolu. Il est temps de sonner le tocsin.

Le 2 septembre dernier, sur l’île philippine de Luzon, Jhed Tamano et Jonila Castro deux jeunes défenseurs de l’environnement ont été enlevés dans la rue, par des hommes armés. Jonila est organisatrice au sein du groupe « Alliance pour la défense des moyens de subsistance, du logement et de l’environnement » dans la baie de Manille tandis que Jhed est coordinatrice du programme « Communauté et Église ».

Tous deux étaient connus pour leur opposition aux projets de remise en état des terres pour la construction du nouvel aéroport international de Manille. Avec 281 assassinats entre 2012 et 2022, les Philippines comptent le plus grand nombre de meurtres des défenseurs de la terre en Asie.

La direction du parc national des Virunga situé en République démocratique du Congo (RDC) indique que plus de 200 gardes des réserves naturelles ont été tués depuis 1996. La plupart de ces meurtres sont liés à des conflits fonciers ou au braconnage.

Se battre pour la Terre ? Mission à haut risque !

Militer pour la protection de notre planète devient une mission à haut risque ! Près de 2 000 personnes ont été tuées dans le monde pour avoir protégé l’environnement entre 2012 et 2022. 177 défenseurs ont été assassinés en 2022 pour s’être opposés à des projets d’extraction minière ou d’exploitation forestière. Un activiste est tué tous les deux jours ! C’est le triste constat de l’ONG britannique Global Witness qui lutte contre le pillage des ressources naturelles et la corruption. Malheureusement, ces chiffres macabres ne reflètent pas l’ampleur réelle du problème. La restriction de la liberté de la presse et l’absence du contrôle dans de nombreux pays, entraînent une sous-déclaration des meurtres.

Mais le champion de cette criminalité, c’est la Colombie avec 60 morts. Et pourtant, le pays a ratifié en octobre 2022,  l’accord international d’Escazu, le premier traité environnemental d’Amérique latine et des Caraïbes, protégeant notamment les droits des défenseurs de l’écologie. Ce traité vise à garantir aussi la protection des peuples indigènes qui s’opposent justement aux intérêts de compagnies minières, forestières, agro-industrielles et hydroélectriques.

L’Amazonie : zone de tous les dangers

Le rapport souligne que l’Amazonie est l’un des endroits les plus dangereux pour les militants écologistes, totalisant plus d’un meurtre sur cinq l’an passé. Les communautés autochtones y sont particulièrement exposées, notamment par le biais de l’extraction d’or et de l’exploitation forestière.

L’ONG incite les gouvernements à mieux protéger les personnes qui s’engagent pour la préservation de l’environnement. Elle épingle leur négligence face à ce constat et dénonce le faible nombre d’assassins traduits en justice. Très peu d’auteurs ont été jugés pour leurs crimes. Et il est temps d’arrêter cette l’impunité !

Une pensée à la mémoire de ces militants qui payent de leur vie leur engagement en faveur de la planète. Honneur et gratitude à leurs actions qui défendent la nature, le vivant, la biodiversité, l’héritage commun pour la future génération.

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