Décarboner l’avion !

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003
Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003

« L’enjeu écologique, rendre acceptable l’avion pour un usage raisonné »

La transition écologique nous contraint aujourd’hui à faire évoluer notre façon de prendre l’avion. À l’occasion de la tenue du Salon international de l’aéronautique au Bourget, Airbus a dévoilé ses prévisions. L’aviateur mise sur une croissance du trafic aérien mondial de 3,6 % par an dans les 20 prochaines années. Ainsi, la flotte d’avions doublerait, passant de 22 880 appareils en 2020 à 46 560 en 2042. Cette augmentation rapide répond à un accroissement chaque année du nombre de voyageurs.

Le secteur aérien, qui représente 2,5 % des émissions de CO₂ globales dont la moitié est générée par 1 % de la population mondiale, doit parvenir à trouver rapidement des solutions à sa décarbonation pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

Ces dernières années, l’aéronautique a déployé des efforts appréciables pour réduire sa consommation de kérosène. Des nouvelles technologies ont permis la mise au point de moteurs plus économes. Le pari de l’optimisation du trafic est aussi sur la bonne voie. Mais prendre l’avion reste toujours le privilège d’un petit nombre qui a des conséquences environnementales pour l’ensemble de l’humanité.

Les leviers de décarbonation doivent être nombreux

Un récent rapport de l’Agence de la transition écologique (Ademe) indique que le transport aérien a des impacts de plus en plus importants sur l’environnement. Même si les acteurs du secteur sont de plus en plus engagés en matière de transition écologique, les émissions de CO2 du secteur ont augmenté de 85 % entre 1990 et 2019, et pourraient encore croître de 50 % d’ici à 2050 si de nouveaux leviers de décarbonation ne sont pas mobilisés. Des investissements sont réalisés dans la recherche et la construction aéronautique (avion à hydrogène notamment) ainsi que dans la production de Carburants d’Aviation Durables (CAD), afin de conserver une croissance du trafic aérien.

Pour aider le secteur à mener une vraie transition écologique, le gouvernement prévoit d’investir 300 millions d’euros par an pour développer un moteur plus économe et des avions plus légers, et 200 millions pour créer des biocarburants innovants. L’enjeu est déterminant : les compagnies aériennes doivent progressivement augmenter le pourcentage de carburants durables qu’elles utilisent. Or cette voie ne sera pas suffisante. En plus du coût élevé de leur fabrication, l’essor de ces carburants risque de se heurter à des capacités de production qui ne sont pas extensibles. D’autres leviers de « décarbonation » sont nécessaires que sont l’augmentation du remplissage des avions, l’amélioration de l’efficacité énergétique et la réduction du niveau de trafic.

Il est urgent surtout de faire évoluer notre façon de voyager. Qu’on le veuille ou non, l’avion demeure plus que nécessaire. L’enjeu écologique, le rendre acceptable pour un usage raisonné.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.