Temps de lecture estimé : 1 minute

professionnel de la communication et directeur général de Ionis Education Group
Oui à l’imperfection. Non à l’esthétique de la perfection qui conduit à l’abstention.
C’est vendredi. Les têtards font les fêtards et le temps est à la réflexion.
Et je m’interroge sur une certaine esthétique égocentrée de l’abstention. Voter pour tel ou tel candidat ne signifie pas adhérer à tout. Voter blanc dit que le choix n’est pas satisfaisant. S’abstenir par désintérêt n’est pas nouveau pour un quart des votants. Là n’est pas la gravité.
Mais ne pas voter à cause de la nature insatisfaisante du choix est un droit… mais aussi un arbitrage qui questionne !
Moi, mes idées, mon avis, ma quête de perfection, ma pureté à respecter et mon refus de voter à cause de l’imperfection du choix. Ne pas voter à cause de cette imperfection de l’offre place son moi comme stade suprême du choix devant nous tous. On nous doit le meilleur et si je n’ai pas l’idéal du premier tour, je me retire du jeu…
Je préfère voter pour un président moyen et décevant, trop loin des gens et des réalités du pays que pour un bulldozer maquillé en bonne copine, qui va se payer en beauté notre « liberté, égalité, fraternité ».
Oui à l’imperfection. Non à l’esthétique de la perfection qui conduit à l’abstention.
Et le lundi après l’élection, surtout, inutile de murmurer : « Si j’avais su… ! »