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professionnel de la communication et directeur général de Ionis Education Group
À l’ère de l’individualisme, mon droit achève chaque jour un peu plus notre devoir.
Aujourd’hui c’est vendredi. Les raies ruent et le temps est à la réflexion.
Et entouré chaque jour par quelques manifestations à Paris, envahi par une campagne électorale essentielle et pesante, je me demande quand notre société est passée d’une organisation fondée sur les devoirs à la priorité des droits. Notre credo national se nomme la Déclaration des droits de l’homme sans trop évoquer les devoirs du citoyen.
L’esprit français est habité par l’individualité transformée en individualisme. Les contestations catégorielles crient à l’insuffisance des droits et non à l’application des devoirs. On est dans sa lutte à crier à l’injustice, à exiger réparation, à construire un monde structuré autour de ses seules et uniques questions.
Mon droit achève chaque jour un peu plus notre devoir. Le moi fait oublier le nous.
Et si nous ne venons pas d’une époque bénie et idéale, en combattant une société exigeante et pesante, nous avons moins traduit la liberté acquise en libertés collectives qu’en exigences individualistes. Or une société qui progresse se fonde sur la réussite d’un « nous », moins sur le cumul des batailles des « je ».
PS. Si je me trompe, alors vraiment tant mieux !