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Au temps de la démission silencieuse et d’un autre rapport au travail, mieux vaut rappeler qu’il n’y a pas de solution miracle. Oui, il faudra faire de nouveaux efforts. Dans ce cadre, la marque employeur risque de se briser contre le mur du réel.
C’est vendredi. Les requins ricanent et le temps est à la réflexion. Et sans multiplier les obsessions, il en est une qui, je le reconnais, me travaille l’esprit depuis des années, stimulée par tant d’invitations, rencontres, conférences, masterclasses…
Jusqu’à quand allons-nous faire le bonheur des naïfs ? Le tout en vantant à ce point un concept aussi manipulateur que celui de la marque employeur. C’est une belle construction théorique qui se heurte à la réalité. Ce bonheur de vivre l’entreprise et de s’approprier ses valeurs, ce moment fort d’unité et de fraternité, tout tombe en pièces quand les vents contraires se lèvent, que la concurrence s’amplifie et que les retours sur investissements déplaisent aux actionnaires.
Et si la marque employeur répond aux besoins d’amour et d’amitié des DRH et des gens de com’, la réalité vient briser les illusions. Certes, on ne peut ignorer les efforts déployés pour recruter les meilleurs, les besoins de les fidéliser, la valorisation des métiers. Il est normal de rechercher les meilleurs, de les conserver, de faire que les salariés s’identifient à leur entreprise et la considèrent positivement, comme d’autres publics externes.
Mais faut-il vraiment tant en faire pour une notion qui se veut si essentielle quand le réel l’envoie balader à la moindre crise. Ainsi, la marque employeur ressemble à ces scorpions qui vous proposent de vous asseoir sur leur dos pour traverser le fleuve sans danger. À la fin vous êtes presque toujours perdants. Et la marque employeur, en sublimant le réel, en mettant dans l’ombre les conflits potentiels, en anesthésiant le vécu quotidien, a un pouvoir de nuisance que l’entreprise a tort de minimiser.
Pour conclure, la marque employeur est toujours belle et utile quand tout va bien. C’est face à l’adversité qu’on la voit réellement … et là … hum… Parce que, finalement et heureusement, la majorité des salariés ne sont pas des ignorants, des niais, des optimistes idiots.