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La « culture de l’annulation », qui ostracise des individus ou des événements, contemporains ou historiques, ressemble à une réécriture nauséabonde de l’histoire.

professionnel de la communication et directeur général de Ionis Education Group
C’est vendredi. Les blades courent et le temps est à la réflexion.
À force de censures, de déboulonnages et d’obligations à l’oubli, il y a dans la cancel culture et chez ses partisans quelque chose de gênant, une sensation désagréable de livres brûlés par les nazis, de peintures censurées pour nudité, de poèmes refusés pour déviation idéologique. Il y a dans la cancel culture quelque chose de faux à exiger de détruire ces créations qui se moquaient des femmes, des Noirs, des Asiatiques et d’autres comme si le passé devait incarner la perfection nous obligeant à réécrire l’histoire. Leur incapacité à convaincre (malgré l’envahissement médiatique) conduit à vouloir détruire le passé puisque nous ne pouvons pas réfléchir et comprendre par nous-mêmes.
Il y a dans la cancel culture une réelle analogie à ces fascismes qui se caractérisent par la violence, l’interdit, la censure, l’enfermement et finalement la mort réelle de l’auteur ou symbolique de l’œuvre.
Laissons les fautes du passé dans l’oubli et tournons-nous vers la construction d’une société un peu meilleure au lieu de planifier des lendemains remplis d’interdits, d’hostilités et de censures. Oui, lesdits « partisans de la liberté » ont vraiment tout pour devenir de grandioses liberticides.