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L’épidémie est marquée par l’idée qu’une société n’est pas seulement une addition d’unités mais un collectif qui doit vivre et agir ensemble.

professionnel de la communication et directeur général de Ionis Education Group
Les gobies gobent et le temps est à la réflexion. La covid confronte la France à une difficulté spécifique. Nous cultivons depuis des siècles l’individualité, le respect des droits de l’Homme (on note l’usage du singulier), le « modèle à la française » qui valorise la personne sur le collectif. Dès l’enfance, nous sommes obnubilé·es par la notation individuelle, le classement. Or l’épidémie est marquée par l’interdépendance, le danger que chacun représente pour l’autre, l’engagement des uns envers les autres, l’idée qu’une société n’est pas seulement une addition d’unités mais un collectif qui doit vivre et agir ensemble.
Nous payons cet individualisme dont nous tirons de la fierté. Nous épions toute augmentation des statistiques pour démontrer que les pays qui cultivent le collectif fonctionnent moins. Or notre système médical tient parce qu’il est fondé sur une grande idée, la sécurité sociale, qui fait que les uns cotisent pour tous. Notre système social tient parce qu’il est fondé sur une grande idée, l’assurance-chômage qui explique pourquoi la France est un enfer pour certains mais un paradis pour la majorité de la planète. Nous sommes doués pour l’individualisme mais aussi pour un sens rare de la solidarité. Dans cette bataille entre le « pour moi » et le « tous ensemble », souhaitons le triomphe du sens collectif.