Se réinventer professionnellement après 50 ans !

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Valérie Desclerc

Par Valérie Desclerc et Béatrice Folléa, dirigeantes de l’Institut du Conseil Indépendant spécialisé dans l’accompagnement des cadres dirigeants et experts de haut niveau.

TRIBUNE. Si le débat autour de la réforme des retraites a mis en lumière un sujet, c’est bien l’employabilité des seniors. De nombreux actifs arrivent à la cinquantaine avec cette crainte d’être mis de côté professionnellement. On oublie souvent que les aspirations professionnelles peuvent évoluer à ces âges. Plutôt que de subir, on peut y voir une opportunité de se réaliser différemment.

Le plaisir, moteur de la transition professionnelle après 50 ans : enfin réaliser son rêve

Si vous questionnez des personnes de plus de 50 ans en phase d’évolution professionnelle, vous percevrez sûrement, dans leurs motivations, la quête de plaisir. « Retrouver le plaisir d’exercer son métier ou découvrir le plaisir de vivre de sa passion ». Mais ce n’est pas chose aisée. Pour cela, l’individu doit mener un travail d’introspection afin d’identifier ce qui le rend unique, l’univers ou les fonctions dans lesquels il se sent utile. Il doit déterminer ce qui fait sens à ses yeux.

Cela peut se faire dans le cadre d’un bilan de compétences ou d’un coaching, l’idée étant de se recentrer sur ses talents, son énergie afin de s’en servir judicieusement.

Si le rêve est fondamental, l’idée n’est pas de rêver sa vie ! Il faut que ces aspirations soient réalistes. La personne doit se demander ce sur quoi elle est prête à faire des concessions (sécurité financière, statut social ou d’implication, en termes de temps ou de déplacements, etc.). À partir du moment où l’individu a identifié ce sur quoi il souhaite s’engager, se former et s’investir et ce qu’il ne veut plus du tout, il est en mesure de discerner ses besoins. Tout peut alors commencer…

La liberté et le goût du challenge : c’est le moment ou jamais de prendre des risques (maîtrisés)

Autre élément essentiel à prendre en considération : autour de 50 ans, on aborde un âge où l’on a moins de responsabilités personnelles, moins de charges familiales et financières. Arrive alors l’envie de retrouver une indépendance, de renouer avec les sentiments de liberté et de dépassement de soi, aussi bien dans notre vie privée que notre vie professionnelle.

En effet, cette envie de « renouveau », peut être la conséquence de plusieurs facteurs. La lassitude des missions attribuées, la sensation d’avoir fait le tour de son poste, un excès de stress au travail voire un burn out… La personne peut aussi être en décalage avec l’entreprise dans laquelle elle évolue et ses valeurs. Bref, on peut vite avoir le sentiment inconfortable de ne plus se sentir au bon moment et au bon endroit. On risque la sortie de route.

Béatrice Folléa

Certains diront que c’est le moment idéal pour sortir de sa zone de confort professionnelle. Mais s’agit-il vraiment d’en sortir ou plutôt de la retrouver ? Lorsque l’on entame une transition professionnelle après 50 ans, on a accumulé de l’expertise et de la maturité. Le challenge serait donc de renouer avec un équilibre professionnel qui nous correspond vraiment. La reconversion professionnelle, telle qu’on l’imagine, n’est pas donnée à tout le monde.

Mais se challenger pour exploiter toutes ces années de vie professionnelle et créer son propre cadre de travail épanouissant constitue déjà un vrai défi ! De nombreux cadres deviennent ainsi consultants indépendants, capitalisant sur une expérience professionnelle arrivée à maturité et proposant aux entreprises (parfois leur ex-employeur) le meilleur de leur expertise.

Une fois les envies et les besoins identifiés : les mettre en œuvre, construire à petits pas

Dans cette étape de la concrétisation, nous aimons à dire que « le temps est notre allié ». Se préparer, anticiper et poser des jalons pour aller de l’avant semble indispensable.

Cette mise en œuvre nécessite aussi une bonne part de remise en question, de « ré-apprentissage », de formation. Passer de salarié à indépendant, pour reprendre notre exemple, est un vrai changement de paradigme, cela nécessite de devenir responsable et acteur de sa propre expérience.

Être à son compte requiert de passer à l’action et de voir le côté positif de chaque situation, pour faire évoluer son projet. Tout comme il est essentiel de chercher des solutions plutôt que se fixer sur le problème et les aspects négatifs. Il est donc indispensable de prendre la mesure du chemin à parcourir afin de ne pas se trouver d’excuses pour ne pas agir.

Dernier conseil : miser sur la force du réseau, de l’entraide, du collectif. Chez certaines personnes de plus de 50 ans, le sentiment d’isolement est exacerbé. Si l’on opte pour un changement de vie professionnelle, il ne faut pas hésiter à en parler, solliciter son service RH si l’on est encore en poste, ou bien s’adresser à des organismes spécialisés dans l’accompagnement à la transition professionnelle. La rencontre avec d’autres personnes qui ont vécu des situations proches ou similaires sera toujours enrichissante.

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