Le bureau de demain, entre bien-être et engagement

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Eliane Lugassy, CEO de Witco

Une tribune signée Éliane Lugassy, CEO de Witco.

TRIBUNE. Il va falloir penser à demain. Le monde du travail change, le bureau aussi. Éliane Lugassy, dirigeante de Witco, cette entreprise qui se projette dans un futur du travail simplifié, dresse pour nous les grandes perspectives qui dessineront demain notre environnement.

Remis en cause depuis le début de la crise sanitaire, challengé par l’émergence puis l’explosion du télétravail, le bureau n’a pourtant pas dit son dernier mot. Selon la toute dernière étude publiée par LinkedIn, les offres d’emplois en télétravail sont ainsi en nette baisse en cette fin d’année.

Mais les entreprises n’ont rien à gagner à revenir « au monde d’avant ». L’hybridation du travail, faite de présentiel et de distanciel, a fait ses preuves auprès de nombreuses entreprises pour lesquelles elle est devenue un véritable enjeu de bien-être et de rétention des talents. Pour aller encore plus loin, l’espace de travail doit aussi s’adapter pour répondre au mieux aux valeurs des collaborateurs. Retour sur des tendances fortes qui dessineront 2023.

Penser autrement l’espace de travail

Une pensée trop binaire tue la culture de l’emploi. Le travail à plein temps dans un bureau présente bien des inconvénients mais le 100 % télétravail est loin d’être l’unique solution et peut engendrer des problèmes d’organisation, de communication et de motivation. Une organisation réellement flexible permettrait de marier le meilleur des deux mondes : l’autonomie et le confort de son chez soi tout en ayant la possibilité de nouer des relations avec ses collègues et collaborer avec eux.

C’est en cela que le retour partiel au bureau permet d’atteindre un point d’équilibre qui contente les salariés, les entreprises et les managers. Ces enjeux sont la clé d’un travail efficace et agréable et les solutions les plus précieuses seront celles qui rassemblent les équipes.

Maintenir la sociabilité entre collègues : LA priorité actuelle des dirigeants

Ceci étant posé, définir le nombre d’espaces et bureaux nécessaires en accord avec le planning hybride des collaborateurs reste une tâche complexe. Pour avoir une idée de l’occupation réelle des espaces, les entreprises demandent aux collaborateurs de réserver avant de venir : leur place de parking, bureau, casier ou encore déjeuner…

Bien que nécessaire pour de simples questions d’organisation, cela peut vite devenir contraignant et chronophage. Tout est une question d’équilibre et de mise en place des bons outils pour que la démarche reste ludique.

Optimiser l’espace de travail et ses coûts tout en encourageant la sociabilité entre collègues est désormais LA priorité actuelle des dirigeants, managers et DRH.  C’est là que l’expérience de travail proposée sur site intervient et devient même centrale. Pour continuer à inciter les employés à se rendre au bureau, les entreprises doivent mener une réflexion riche pour donner envie aux collaborateurs de revenir sur site, notamment en proposant des expériences et des services aux équipes.

Le bureau doit se transformer en véritable lieu de vie à part entière, tourné vers les besoins de ses utilisateurs, et faire écho à la culture d’entreprise. Il pourra alors s’imposer comme un levier efficace pour recruter et fidéliser les talents. Le bureau devient ainsi un outil au service de la création de valeurs, basé sur l’intelligence collective et vecteur de bien-être pour les collaborateurs. Toutes les entreprises gagneraient à surfer cette vague, au risque de perdre l’incontournable guerre des talents.

Le temps de la sobriété

Alors que l’énergie connait une crise sans précédent, avec les factures qui vont avec, réduire sa consommation d’énergie s’impose comme une nécessité pour les entreprises. Loin d’être une lubie, il s’agit d’un véritable mouvement de fond, parti pour durer.

Dans cette mouvance, l’État français pousse depuis octobre son plan de sobriété énergétique qui vise à réduire de 10 % la consommation d’énergie du pays d’ici à 2024, via 15 actions concrètes (lutte contre le gaspillage, repenser l’organisation du travail, utilisation d’outils de pilotage etc.).

Les entreprises comprennent aujourd’hui qu’adopter la voix de la sobriété améliore aussi bien l’impact environnemental de l’entreprise que sa résilience … mais aussi son image et sa performance.

La course à la croissance n’est plus forcément le pilier des entreprises : tempérance, modération, consommation raisonnée vont être placées au cœur des usages des espaces de travail – avec un nécessaire besoin de vulgarisation auprès des collaborateurs, dont un sur deux n’a pas encore une idée précise de ce qu’est la sobriété en entreprise selon une étude récente publiée par l’institut Viavoice.

Sus au burn out technologique

La popularité soudaine des outils numériques en entreprise depuis le début de la pandémie a démontré le rôle que l’innovation joue dans la modernisation de nos façons de travailler. Aujourd’hui, le grand défi technologique des entreprises est d’aider les équipes à mieux collaborer et améliorer leur expérience de travail. Mais … point trop n’en faut.

Réserver une salle de réunion ou un bureau, entrer dans son immeuble, signaler un problème technique : chaque tâche a maintenant son appli ce qui peut rapidement résulter en un burn-out technologique. Il est temps d’adopter une meilleure utilisation des ressources du numérique au bureau pour se concentrer sur l’humain.

Le numérique doit rendre les bureaux plus attrayants et flexibles, pas plus complexes. Nous nous dirigeons vers un avenir professionnel plus centré sur les salariés, où ces derniers auront la possibilité d’exceller où, quand et comme ils le souhaitent.

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