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Par Karin Tourmente-Leroux, présidente de l’association Vivre avec une NMP.
Il y a encore quelques années, je n’aurais jamais imaginé créer une campagne de sensibilisation aux cancers du sang. Et pourtant, c’est précisément ce que j’ai fait. Parce que, comme tant d’autres femmes, j’ai été touchée. Touchée dans mon corps, dans ma vie, dans mon rôle de mère, de conjointe, de professionnelle. Et parce que comme tant d’autres, j’ai ressenti le silence qui entoure ces maladies. L’isolement. L’incompréhension.
C’est de là qu’est née Septembre Rouge. D’un besoin urgent de visibilité. D’un cri du cœur pour toutes celles et ceux qu’on n’entend pas. Et de la conviction que les femmes peuvent faire bouger les lignes, même dans un domaine aussi technique, aussi médicalisé, aussi peu médiatisé que celui des hémopathies malignes.
Les cancers du sang : une réalité féminine trop peu dite
Le saviez-vous ? Les cancers du sang – leucémies, lymphomes, myélomes, syndromes myéloprolifératifs – touchent 45 000 personnes par an en France. Ce chiffre impressionne, mais ne dit rien des vies bouleversées derrière. Et il dit encore moins que les femmes sont sur tous les fronts.
Elles sont patientes. Elles sont aidantes. Elles sont mères qui gèrent une chimiothérapie entre deux réunions parents-profs. Elles sont infirmières de nuit, chercheuses, bénévoles. Elles tiennent debout quand le sol se dérobe. Et elles gardent souvent le silence.
Une mobilisation de femmes, par des femmes, pour toutes les femmes
Derrière Septembre Rouge, il y a deux femmes à la direction de l’association. Un bureau et un conseil scientifique majoritairement féminins. Des bénévoles qui trouvent l’énergie de s’engager malgré la fatigue, la maladie, les traitements. C’est ce réseau, ce tissu vivant, profondément humain et profondément féminin, qui fait la force de cette campagne.
En 2025, nous avons choisi de le dire clairement. D’assumer cette énergie féminine. Et de donner un visage à cet engagement, en choisissant Nathalie Saint-Cricq marraine de cette 4ᵉ édition. Une femme de parole, de transmission, qui porte haut les voix de celles que l’on n’entend pas assez.
Briser le silence, ensemble
Ce que je souhaite, avec cette tribune, c’est vous inviter à regarder ces maladies autrement. À comprendre que, oui, un cancer du sang est souvent invisible. Qu’il ne se voit pas sur un visage, mais qu’il bouleverse toute une vie. Qu’il est possible de vivre avec, mais jamais sans effort. Et qu’il est grand temps de parler de ce que vivent les femmes dans ce combat.
À celles qui sont touchées, à celles qui accompagnent, à celles qui soignent : vous n’êtes pas seules. Septembre Rouge est là pour vous. Et moi, comme tant d’autres, je continuerai à me battre pour que vos histoires soient vues, entendues, reconnues.
Parce qu’il n’y a pas de santé publique sans visibilité. Et pas de visibilité sans parole.




























