7 bonnes pratiques pour réussir son développement aux États-Unis post covid-19

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Un rappel précis des « bons préalables ».

Par Bruno Henry, serial entrepreneur et operating partner chez I&S Adviser

La conquête de l’Amérique reste un projet tout à fait pertinent pour les start-up et PME françaises qui souhaitent partir à l’international, même par temps de coronavirus – à condition néanmoins de bien connaître les règles du jeu business nord-américain, car le retour de bâton en temps de crise peut se montrer encore plus sévère.

Les entreprises françaises peuvent toujours projeter de partir conquérir le marché américain. Le ministre délégué en charge du Commerce extérieur et de l’Attractivité, Franck Riester, les y a même encouragées lors de sa présentation début août 2002 des chiffres du commerce extérieur. La démarche est on ne peut plus légitime pour des start-up qui ont levé des fonds avant la crise en vue de leur internationalisation outre-Atlantique, mais aussi pour toutes les PME qui en ont fait un de leurs axes de développement.

Alors, en quoi la covid-19 modifie-t-elle les conditions de réussite de ces projets ?

Une nouvelle donne ?
Ce qui a changé au cours des derniers mois avec le confinement, ce sont les modèles d’approvisionnement et de vente. Des tensions pèsent sur les carnets de commandes et le chiffre d’affaires. La concurrence s’accroît et le paysage se reconfigure au fil des faillites et rachats. Enfin la tentation protectionniste est très forte, en particulier aux États-Unis. Toutefois, le fond des pratiques business ne change pas, pas plus que les leviers qui permettent de se faire une place sur le marché américain.

Que doivent donc faire les start-up et les PME qui maintiennent leurs ambitions américaines ? Outre la maîtrise des aspects juridiques, comptables, fiscales ou encore RH, sept bonnes pratiques issues de retours d’expérience terrain d’entrepreneurs sont à prendre en compte.

Bonne pratique 1 : l’importance du premier client
La clé n° 1 pour réussir son développement aux États-Unis est de trouver un premier client. C’est lui qui sert à convaincre les autres, parce qu’il démontre la valeur ajoutée et la pertinence de l’offre pour le marché américain. Valoriser l’origine française de l’entreprise n’est jamais un argument valable car la France reste un « petit pays ». Les Américains ont besoin de preuves tangibles de ce qu’ils gagnent à utiliser l’offre proposée. Le plus important est donc bien d’avoir une caution « locale ».

Bonnes pratiques 2, 3, 4 et 5 : les bons préalables
Pour réussir à décrocher ce premier client, plusieurs préalables sont indispensables :

  • D’abord montrer que l’offre de l’entreprise se distingue sur un point en particulier où elle est la meilleure (le prix, la simplicité d’usage, la haute qualité, les services associés, etc.). Et que, pour cette raison, elle répond parfaitement aux besoins des Américain·es – et pas des Français·es. Ce qui demande de réfléchir à un segment de marché, d’identifier les forces de l’offre sur ce segment et pour un besoin donné, et de penser « usage client » et non « produit ».
  • Puis présenter autrement l’entreprise et l’offre. Tout le monde le dit, mais c’est profondément vrai : une présentation marketing pour un public américain ne suit pas le même déroulé ni le même phrasé que pour un public français. Elle doit refléter la stratégie de l’entreprise et sa capacité à exécuter sa promesse. Il faut impérativement adapter le discours, insister sur le pourquoi son offre supplante les autres dans un domaine donné. Les client·es américain·es doivent se montrer convaincu·es que l’offre proposée est intéressante et pertinente pour eux·elles et qu’elle est la seule à faire ce qu’elle fait.
  • Ensuite, s’assurer que l’offre a bien été localisée pour le marché américain. C’est-à-dire qu’elle tient compte de la réglementation et des normes en vigueur. Par exemple, que le branchement électrique du produit est compatible avec les prises de courant américaines… Élémentaire, oui, mais pas toujours vérifié à l’avance ! En résumé, non pas vanter la qualité technologique du produit mais attester qu’il est pensé, conçu et complètement adapté aux usages des Américain·es.
  • Enfin, opter pour le bon modèle de distribution. L’entreprise a le choix entre assurer une distribution directe de son offre ou s’appuyer sur un partenaire local. La première option permet de garder la main sur tout, mais elle requiert des investissements lourds et des équipes qui comprennent l’offre et sont capables de la présenter à un public américain. La seconde option est souvent privilégiée car moins consommatrice de cash et de ressources, mais elle exige de démontrer au partenaire, souvent très courtisé, le potentiel de chiffre d’affaires et de lui proposer une collaboration « gagnant-gagnant ».

Bonne pratique 6 : business model et plan d’exécution
Tout cela suppose de consacrer en amont d’importants efforts en temps et en argent. Cela suppose aussi de travailler ardûment et ardemment sur son business model et son plan d’exécution car ce sont des éléments fondamentaux pour réussir outre-Atlantique.

Il est également essentiel d’avoir sur une place l’un des fondateurs, idéalement doté d’une fibre commerciale affûtée, et qu’il soit épaulé d’un directeur d’offre (le CTO dans le cadre d’une start-up logicielle par exemple).

Bonne pratique 7 : se faire épauler
L’appui des réseaux d’entrepreneurs et les operating partners français peuvent se révéler d’une grande aide. Pour avoir déjà été confrontés aux enjeux du développement d’entreprise aux États-Unis, ils·elles connaissent le prisme de lecture américain, les leviers essentiels pour convaincre, les termes des négociations, ce qui est rédhibitoire, etc.

Partir à la conquête de l’Amérique est finalement un saut quantique pour une entreprise française. De quoi changer profondément sa culture et ses façons de faire. Mais c’est une si belle aventure que tous ceux·celles qui l’ont menée vous le diront : pour rien au monde, ils·elles ne reviendraient en arrière !

Le doyen de la tribu. Ai connu la composition chaude avant de créer la 1re revue consacrée au Macintosh d'Apple (1985). Passé mon temps à créer ou reformuler des magazines, à écrire des livres et à en traduire d'autres. Ai enseigné le journalisme. Professe l'écriture inclusive à la grande fureur des tout contre. Observateur des mœurs politiques et du devenir d'un monde entré dans le grand réchauffement...

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