La mémoire des mots : La femme, avenir du monde !

Femme, 2015, Jane Bee
Femme, 2015, Jane Bee

Temps de lecture estimé : 2 minutes

En 2015, l’image de la femme se déploie en deux temps discordants. D’un côté une femme futile engluée dans des préoccupations esthétiques et de l’autre une femme de l’ombre. Un être humilié qui doit défendre sa dignité !

Femme, 2015, Jane Bee
Femme, 2015, Jane Bee

Futile mais écologique quand même

La femme de 2015 est comparée à « une poupée Barbie ». La comparaison avec la poupée n’offusque personne. Pas de polémique en vue mais plutôt une sorte de beauté responsable. Responsable, la beauté ? Mais oui Madame, on peut désormais avoir des « ongles écolos », grâce à des vernis composés de produits bio. Révolution encore avec la confirmation d’une tendance, les « bijoux équitables » ! Quid de la « minceur durable » ? Il est enfin possible de manger à sa faim, d’être en harmonie avec les besoins de l’organisme et de maigrir quand même.

 

Et le numérique créa une femme 3.0

A vrai dire, on ne sait pas si la femme est 3.0 ou 2.0. En tout cas si elle cherche sa moitié on lui propose désormais des « relations sexuelles 2.0 ». Jusqu’où le virtuel peut contenter les désirs du corps ?

Les désirs de beauté peuvent bien entendu se satisfaire de la technologie. Pour être certaine de posséder le postérieur compatible avec le temps des plages, des lunettes procurent l’incomparable privilège d’admirer ses « fesses en 3D ».

Avec les tutoriels de YouTube, on apprend sans peine à chasser les imperfections. Il faut se faire du bien à l’esprit et au corps, avec la « gym émotionnelle ». Envie de danser pour parfaire ses bonnes résolutions ? Un air entraînant sur l’IPod et déjà vous succombez à la « hoopdance ».

Le « contouring » s’occupe de votre visage. Kim Kardashian a démocratisé ce maquillage Photoshop. En prime : le « flex » pour la tonicité musculaire et la « respirologie » pour enfin ne plus être à bout de souffle.

Dans l’ombre du deuxième sexe

On pourrait croire que la femme n’est qu’un être d’apparence. Evidemment, non ! On se demande aussi comment se libérer de la « pression » ? Comment ne pas être condamnée à devenir une « Wonder Woman » ? Comment ne pas être ensevelie par une vie plurielle, par un temps qui va toujours plus vite ? En cédant peut-être à la « manie de faire des listes ». Etre ainsi l’arbitre de ses priorités.

Par peur d’être vieille, faut-il « inventer son âge » ? Parade pour faire face à « quel âge faites-vous ? » ou même à « vous ne faites pas votre âge » !

 

Liberté chérie, liberté bafouée

En 2015, l’avenir de la femme se matérialise sur des terres de combats. La femme « engagée » hurle, manifeste, risque sa vie mais on ne l’entend que trop rarement. « A Kaboul », une rappeuse dénonce le mariage forcé, ce sinistre et terrible « il a marié sa fille de 12 ans ».

« Il a marié sa fille à 12 ans » comme un refrain effrayant qui se déploie dans l’actualité : en Australie, un père comparaît devant un tribunal car il a voulu marier sa fille à l’âge où l’on est encore une enfant.

 

Néoféminisme à l’horizon

Le « néoféminisme » mobilise le débat de société. Estimer que la femme et l’homme sont complémentaires, une perspective qui enthousiasme. Seulement, cette vision ne parvient pas à embrasser la femme, celle qui demeure insaisissable. Insaisissable car les médias s’interrogent sur le fait de savoir ce qu’est «  une femme iconique ». Et puis comment comprendre « le choix du voile ». Femmes éprises de religion, librement ?

Cette femme insaisissable, est définitivement digitalisée. Elle est prise dans les mailles de la toile. Son mobile change la presse traditionnelle et regorge d’applis qui prolongent l’inaccessible quête de perfection. Les ordinateurs auraient-ils un sexe ?

Jeanne Bordeau

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