La mémoire des mots : Crise, vous avez dit « Crise » ?

Crise, Jane Bee
Crise, Jane Bee

Temps de lecture estimé : 2 minutes

En 2014 comme en 2015, la crise devient un état permanent. Il ne s’agit plus de sortir de la «crise» mais de vivre avec. La crise serait-elle devenue un état d’esprit ?

Crise, Jane Bee
Crise, Jane Bee

La crise vient de loin !

Sur le tableau «la vie en crise», c’est effectivement un mot et un seul qui occupe l’espace. Ce mot tourne en rond. Ce terme aligné à longueur de manchettes de journaux est devenu une habitude. Il cristallise la somme des angoisses et des incertitudes dans tous les domaines. «Crise de société», «crise sécuritaire», «crise économique» !

A l’origine «la crise» provient du latin «crisis» signifiant «manifestation grave d’une maladie». Dans le grec ancien, la «krisis» renvoie à la notion de «jugement» et de «décision» ! Avec ses racines grecques et latines la «crise» exprime une situation grave où il faut agir et se distinguer.

 

La danse de la crise

La crise dans ce tableau semble danser et tourner.

Il y a ceux qui en vivent. Il y a ceux qui semblent regarder la crise comme un moment de transformation. Et puis il y en a d’autres qui se voilent la face. Ils ne veulent pas voir et surtout ne rien savoir.

Pourtant, les décideurs économiques et politiques ne cessent de vouloir trouver des «remèdes» à la crise. Pourquoi des «remèdes» et pas des médicaments ? Parce que «médicament» reste étroitement relié à la médecine et à un traitement précis. Remède dégage un sens plus large qui peut accueillir toutes les idées et solutions.

Parmi ces solutions, l’économie numérique et collaborative semble être l’unique vue.

 

Le pouvoir absorbant de la crise

Dans les années qui ont précédé ce «la vie en crise» de 2014, la «crise» a été jumelle de la rigueur.

A l’arrivée de François Hollande, 75% oblige, le champ sémantique de la «crise» était alimenté par la chasse aux «Hyper-riches, il y avait également le «triple A» et les «profits». Bien entendu la «dette» n’avait pas disparu. Et on a même entendu parler «d’évasion» des riches.

Ensuite, en 2013, autour de la «crise» se greffaient tout et son contraire. La croyance en «la sortie de crise» cohabitait avec le «la fin de la crise n’est pas pour demain». C’est pour cela que l’on voit en 2014 qu’elle est devenue un état de fait et que dans sa ronde infernale, elle dissout toute idée de rémission.

La transformation et la «crise» vivent en continu. Elles sont deux sœurs jumelles qui nous laissent en attente. Cela voudrait-il dire que tout ne dépend pas que de nous ?

Malgré ce constat, l’OCDE publiait en 2014 un indicateur selon lequel les Français n’étaient pas si mécontents de leur sort notamment en matière de logement et d’environnement. Même si ce n’est pas une opinion que laissent transparaître les médias, cet état de satisfaction du public serait relié au fait que selon ce Better Life index, les Français se comparent avec d’autres pays.

La maxime de Talleyrand serait-elle juste : « Quand je m’examine, je m’inquiète. Quand je me compare, je me rassure » ?

Jeanne Bordeau

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