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professionnel de la communication et directeur général de Ionis Education Group
Nous donnons la priorité à tout. Sauf à l’essentiel, l’éducation. Notre langue en paie les conséquences.
C’est vendredi. Les marlins font les malins et le temps est à la réflexion.
Et je me questionne sur mes réactions épidermiques devant la démultiplication des fautes d’orthographe et de grammaire. Des discours limités à des répétitions de « et du coup », comme si les émissions de télé-réalité avaient remplacé la littérature, la poésie, la culture, l’intelligence. Comme si « l’Hannounisme Cyrilien » était devenu l’exemple à suivre, le symbole d’une néo-culture.
La bataille entre courageux et fainéants, entre engagés et « rien à foutre », entre vigilance et débandade, tourne nettement à l’avantage de la « déculturisation ». Que les nouvelles expressions remplacent les anciennes, que les insultes d’aujourd’hui relayent celles d’hier… c’est une histoire qui dure depuis des centaines d’années. La culture des banlieues s’étend.
Les vieux prétendent que c’était mieux avant. Oui on connaît la chanson. Mais notre langue devrait être sacrée, protégée, honorée. Et ce qui est tragique c’est l’impossibilité de résistance des éducateurs, des enseignants, d’un système scolaire totalement démuni, sans moyens, qui manque d’espaces, de personnels, d’argent, de temps.
Nous donnons la priorité à tout. Sauf à l’essentiel, l’éducation. Nous le payons déjà. Nous le paierons encore plus cher dans le futur.