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professionnel de la communication et directeur général de Ionis Education Group
« Rayer le passé c’est condamner toute logique d’évolution et d’amélioration de la condition humaine »
C’est vendredi. Les boucs bourrent et le temps est à la réflexion. Et en cette période qui voit fleurir une idéologie venue de zones sombres de l’humain je me questionne sur cette idée qui consiste à interdire, revoir les livres, corriger des créations ou déboulonner les statues au nom d’une série de principes.
Ces œuvres sont les reflets des passés de nos sociétés et appartiennent à nous toutes et tous, avec les fautes et les erreurs. Les rayer ou les corriger c’est renier nos passés, nos sociétés et nos évolutions.
C’est imposer au passé de manière la plus impérialiste qui soit le présent. C’est tuer tout débat. C’est nous priver d’un regard aussi critique soit-il sur le passé. C’est réduire l’histoire de l’humanité à notre seul présent.
C’est, au nom d’une prétendue reconstruction de l’histoire, considérer le modèle du jour comme éternel avec un droit de correction, source de polémiques et de divisions.
Autant les critiques sont justifiées autant les méthodes destructives sont des formes terribles d’impérialisme qui ne peuvent que nous rappeler les modes d’emploi des régimes totalitaires pour encadrer les citoyens.
Je hais Celine, Rebatet, Drieu La Rochelle mais je n’ai jamais considéré qu’en les supprimant on résoudrait de quelconque manière l’antisémitisme. Je crois qu’il en va de même pour le sexisme, l’homophobie, les diverses formes de racisme… on ne combat au présent qu’en se servant du passé et non en le supprimant, qu’en proposant un modèle pour demain partagé par le plus grand nombre et non en imposant une règle unique.
Rayer le passé c’est condamner toute logique d’évolution et d’amélioration de la condition humaine.