Le boycott, une arme performante

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Marc Drillech Directeur Général de Ionis Education Group
Marc Drillech,
professionnel de la communication et directeur général de Ionis Education Group

Notamment quand les conflits sont internationaux et qu’ils sont d’une aussi grave menace que la guerre actuelle en Ukraine.

Les requins ricanent et le temps est à l’action.

J’ai écrit à la fin des années 1990 puis en 2011 deux ouvrages consacrés au boycott. L’influence des médias et des personnalités, l’activisme croissant des associations et des militants, de nouvelles approches des contestations allaient de pair avec les nouvelles exigences des clients/consommateurs/citoyens. Plus un conflit qui n’entraîne son lot de boycotts au point que la banalisation du phénomène lui fait perdre en puissance d’impact ce qu’il gagne en popularité.

Mais quand les conflits sont internationaux et qu’ils sont d’une aussi grave menace que la guerre actuelle en Ukraine, le boycott est plus que jamais une arme performante qui peut faire mouche auprès de populations unies dans l’inquiétude et prêtes à agir au minimum.

D’une part les entreprises directement boycottés comme celles de l’actuelle Russie ou celles, étrangères, implantées dans ses villes. Des milliers de magasins de luxe ou de « l’american dream » fermés posent plus d’embarras que bien des écrits, aussi brillants soient-ils, parce qu’on interpelle l’individu dans son quotidien, dans ce qu’il décide être important et c’est le cas de sa consommation. Les fermetures en Russie posent, hélas sans doute, plus de questions que les propos enflammés de nos intellectuels.

D’autre part les entreprises qui demeurent en liens commerciaux espèrent que la tempête va passer et qu’elles auront eu raison de faire semblant tout en ne faisant rien. Mais le risque d’un non boycott est pesant sur la réputation, sur le sentiment mitigé des salariés, des actionnaires, des entreprises partenaires. Ne pas boycotter devient une offense publique dont on peut imaginer, dans certains contextes, que les effets seront lourds de conséquences.

Enfin, le boycott de l’économie russe, de ses entreprises et marques, démontre que des substituts existent et conduit à des réflexions plus essentielles même si les effets du temps jouent lentement – puisque le débat sur notre dépendance envers le gaz russe ne fait que débuter.

Ce conflit démontre bien que les marques sont des membres à part entière des situations conflictuelles, qu’elles le souhaitent ou non.

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