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La dégradation de l’environnement a des conséquences sur le droit fondamental de chaque personne à bénéficier d’un mode de vie décent.
Les bouleversements climatiques contraignent de plus en plus de femmes, d’hommes et d’enfants à quitter leur terre natale et leur foyer. Le Secours catholique vient de publier une excellente étude sur ces réfugiés climatiques. Son titre résume bien l’intention des experts qui y ont participé : « Libres de partir, libres de rester : protéger les droits humains dans le contexte des mobilités environnementales ».
Il est difficile d’estimer, parmi les 281 millions de migrants recensés en 2020 par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ceux qui ont quitté leur terre pour des raisons environnementales. D’autant plus que cette mobilité est souvent interne. Seule certitude : les risques vont s’amplifier dans les années à venir, comme le prédit le rapport Groundswell de la Banque mondiale qui avance le chiffre de 216 millions de personnes contraintes à migrer à l’intérieur de leur propre pays d’ici à 2050, si rien n’est fait pour traiter les causes de l’intensification de la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes.
Préserver la dignité humaine
En effet, la dégradation de l’environnement a des conséquences sur le droit fondamental de chaque personne à bénéficier d’un mode de vie décent, qu’elle décide de rester dans la région affectée ou de partir ailleurs. L’ONG suggère des conventions qui élargissent la définition du terme « réfugié » en incitant les États à garantir aux personnes à la fois le droit de quitter le lieu où elles vivent et celui d’y rester en toute sécurité. Des voies de mobilité légales doivent être mises en place, parallèlement à des mesures de préservation de l’environnement. Limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES), stopper le pillage des écosystèmes et renforcer les dispositifs d’intervention en cas de catastrophe.
Il est temps de considérer les migrants environnementaux comme des migrants en situation de vulnérabilité et les protéger à ce titre. L’étude justifie l’application entière des principes énoncés par le Pacte mondial pour des migrations ordonnées et régulières de 2018, en plaidant pour la protection des droits fondamentaux des migrants et leur liberté de mouvement. Adopter une approche des mobilités environnementales fondée sur les droits humains et respecter la dignité humaine.
Le rapport du Secours catholique offre une occasion de saisir l’ampleur du défi et de comprendre qu’une action efficace est possible. Les responsables politiques et organisations spécialisées doivent s’emparer de ces précieuses recommandations de ce rapport pour promouvoir la protection et l’accueil des plus faibles, qui subissent le plus intensément les conséquences de la crise climatique.