Un scandale appelé gaspillage alimentaire !

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Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003

Faut-il rappeler que réduire ces pertes de nourriture est essentiel pour assurer la sécurité alimentaire dans le monde ?

Aujourd’hui 29 septembre, c’est la journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture instaurée en 2020, par l’Organisation des Nations unies (ONU).

En effet, on estime que 17 % de la production alimentaire mondiale est gaspillée (11 % dans les ménages, 5 % dans la restauration et 2 % chez les détaillants). En France, ce sont 10 millions de tonnes de nourriture jetées tous les ans. Tristement, chacun de nous gaspille environ 50 kg de denrées par an lors de repas à la maison, au restaurant ou à la cantine. Soit l’équivalent d’une centaine de repas ! Le pacte national contre le gaspillage (loi Garot, loi EGalim) fixe l’objectif de réduire ces pertes alimentaires à 50 % à l’horizon 2025.

Faut-il rappeler que réduire ces pertes de nourriture est essentiel pour assurer la sécurité alimentaire dans le monde ? Elles représentent 8 à 10 % des émissions de gaz à effet de serre et contribue aux phénomènes extrêmes comme les sécheresses et les inondations. Ce gaspillage est choquant quand on sait que 3,1 milliards de personnes n’ont pas accès à une alimentation saine et 828 millions environ souffrent de la faim !

La pédagogie utile d’une telle journée internationale, au-delà de la sensibilisation, devrait nous inciter à changer nos comportements. En France, à partir du 1er janvier 2024, les ménages devront disposer d’une solution leur permettant de trier leurs déchets biodégradables et les séparer du verre, des emballages ou du reste de la poubelle indifférenciée. L’objectif tend à valoriser, sous forme de compost ou de combustible (méthanisation), ces biodéchets constitués d’épluchures et de restes de repas, au lieu de les enfouir ou de les brûler, afin de réduire la production de gaz à effet de serre.

Des initiatives multiples à travers le monde

L’humanité vertueuse peut compter aussi sur les technologies intelligentes face au climat, pour réduire ces pertes de nourriture et les émissions générées par le système alimentaire. L’aliment n’est jamais un déchet jetable ! Nous pouvons adopter des pratiques circulaires pour transformer la nourriture gaspillée en compost ou l’utiliser pour produire du biogaz.

Des applications innovantes permettent de lutter contre ce gaspillage. En France, Too Good to Go offre aux commerçants et aux restaurateurs une plate-forme sur laquelle ils peuvent écouler leurs invendus à prix réduits en fin de journée.  Au Kenya, Twiga Foods met en relation 3 000 points de vente d’aliments avec un réseau de 17 000 agriculteurs et 8 000 fournisseurs, qui proposent chaque jour des produits frais. Ainsi, les restaurants se procurent uniquement ce dont ils ont besoin et les paysans peuvent livrer leurs produits de manière plus efficace. En Inde l’application Feeding India, encourage les restaurants et les particuliers à faire des dons d’aliments en faveur des personnes pauvres. Ces dons sont collectés et distribués par un réseau de plus de 4 500 bénévoles. Plusieurs pays ont développé aussi des applications destinées à faciliter la logistique et le transport d’aliments périssables. Ces changements simples mais efficaces améliorent considérablement la manutention au sein de la filière d’approvisionnement et assurent les revenus et la sécurité alimentaire des agriculteurs locaux. « Ce qui me scandalise, ce n’est pas qu’il y ait des riches et des pauvres : c’est le gaspillage », disait Mère Teresa.

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