Un fléau appelé esclavage moderne !

Temps de lecture estimé : 1 minute

Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003

Rien ne peut justifier la persistance d’une telle violation fondamentale des droits humains.

Nous vivons au XXIe siècle et certains chiffres font honte à l’humanité ! Les dernières estimations de l’esclavage moderne, publiées récemment par l’Organisation internationale du Travail (OIT), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’organisation Walk Free dénombrent 50 millions de victimes en 2021. Avec 28 millions de personnes soumises au travail forcé et 22 millions piégées dans un mariage forcé !

Ce crime, qui touche particulièrement les femmes et les enfants, est présent dans presque tous les pays du monde. Au-delà des frontières ethniques, culturelles et religieuses. Plus de la moitié (52 %) de tous les cas de travail forcé et un quart de tous les mariages forcés se trouvent dans les pays à revenu moyen supérieur ou élevé.

Près d’un travailleur forcé sur huit est un enfant (3,3 millions). Plus de la moitié d’entre eux sont victimes d’exploitation sexuelle commerciale. Sans oublier aussi la situation fragile des travailleurs migrants qui les rend trois fois plus susceptibles d’être soumis au travail forcé et à la traite. Jamais l’homme n’a autant immigré et jamais une telle migration irrégulière n’a été mal gouvernée, subissant des pratiques de recrutement injustes et contraires à l’éthique.

Comment y mettre fin ?

Quant au mariage forcé, en augmentation constante, il est étroitement lié à des pratiques patriarcales établies de longue date. L’accablante majorité des mariages forcés (plus de 85 %) résulte de la pression familiale.

Ce qui est choquant et indigne : cet esclavage s’aggrave ! Or, rien ne peut justifier la persistance d’une telle violation fondamentale des droits humains. Ce crime est l’antithèse de tout développement (sociétal, social et économique) soutenable. Et comment y mettre fin ? Le rapport propose un certain nombre d’actions qui, prises ensemble et rapidement, marqueraient un progrès vers la fin de cet esclavage. Améliorer et appliquer les lois et les inspections du travail, renforcer les mesures de lutte contre le travail forcé dans les entreprises et les chaînes d’approvisionnement, étendre la protection sociale, consolider les protections juridiques, notamment en portant l’âge légal du mariage à 18 ans sans exception…

En France, saluons le travail du Comité contre l’esclavage moderne (CCEM) qui combat depuis 1994 toutes les formes de traite des êtres humains à des fins d’exploitation par le travail, notamment domestique. Il apporte une assistance sociale et juridique aux victimes et sensibilise l’opinion publique. « Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes », lit-on au sein de l’article 4 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.