Un braconnage dévastateur pour la faune

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Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003

Il y a 50 ans, environ 1,5 million d’éléphants vivaient sur le continent. Mais le plus récent recensement de ces grands mammifères en 2016 n’en dénombrait plus que 415 000.

C’est une première ! Un tribunal ougandais vient de condamner à la prison à perpétuité un trafiquant arrêté en possession de 10 kg d’ivoire. C’est la plus lourde peine jamais prononcée pour ce type de crime ! Une décision historique dans la lutte contre le commerce illégal d’espèces sauvages qui peut servir d’exemple pour réduire la criminalité liée à la faune.

Depuis quelques décennies, l’Afrique assiste de manière impuissante à l’extinction de sa population d’éléphants, décimée par un braconnage qui alimente un trafic d’ivoire principalement à destination de l’Asie, grande consommatrice d’espèces sauvages – alimentation, bijoux, décoration ou ingrédient pour la médecine traditionnelle.

Ainsi, des millions d’animaux qui appartiennent à des milliers d’espèces sont tués ou capturés dans leur habitat naturel. Il y a 50 ans, environ 1,5 million d’éléphants vivaient sur le continent. Mais le plus récent recensement de ces grands mammifères en 2016 n’en dénombrait plus que 415 000. En Afrique, entre 2009 et 2016, plus de 600 gardes chargés de protéger la faune ont été abattus par des braconniers, associés à des crimes de corruption et de blanchiment d’argent. Cette activité malfaisante internationale génère environ 23 milliards de dollars par année. Elle est considérée comme la troisième forme de trafic la plus rentable après les stupéfiants et les armes.

Il y a urgence

Le sud tunisien n’échappe pas à un braconnage massif qui met en péril la faune. Des irresponsables touristes qataris et chasseurs locaux déciment en toute impunité des espèces protégées dans le Sahara. Selon Abdelmajid Dabbar, président de l’Association Tunisie Ecologie, ces braconnages se déroulent jour et nuit, et même durant la période de reproduction des animaux ! « Cela signifie l’extermination définitive de toute la faune sauvage désertique au sud tunisien et la mort du Sahara. Les cibles sont des lièvres, des renards, des gazelles Rim et gazelles Dorcas, même les goundis, les porcs-épics et les fennecs emblématiques de l’environnement, et les petites gerboises sont sauvagement tirés depuis les motos, les quads et les voitures », s’indigne-t-il.

Certes, de nombreux pays tentent de lutter contre le braconnage par des sanctions assez légères. Et ce malgré les alertes suivies de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui ne cesse de nous mettre en garde contre la décimation de certaines espèces. Et de les classer en « danger critique d’extinction ».

Condamner lourdement les braconniers est une bonne chose. Mais pour mettre fin sérieusement au braconnage et au commerce illégal, il faut réduire la demande d’espèces sauvages. Interdire la vente de certains produits issus d’animaux sauvages ne peut que les protéger.

Journaliste-Chef de service rédactionnel. Formé en Sorbonne – soit la preuve vivante qu'il ne faut pas « nécessairement » passer par une école de journalisme pour exercer le métier ! Journaliste économique (entreprises, macroéconomie, management, franchise...). Friand de football et politiquement égaré.

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