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Investir dans la nature est l’investissement le plus judicieux pour renforcer la résilience économique et le bien-être humain.
L’initiative pourrait prêter à sourire mais elle prend toute sa signification dans l’évolution d’une prise de conscience. En Grande-Bretagne, l’entreprise de cosmétiques Faith in nature vient de nommer un administrateur pour représenter la nature au sein de son conseil d’administration. C’est une démarche inédite dont l’objectif vise à prendre en compte la nature dans toutes les décisions stratégiques et réduire au maximum les impacts négatifs des activités. Respecter et protéger Mère Nature !
Selon le Forum économique mondial, les atteintes à la biodiversité ont des conséquences fâcheuses pour l’économie. Si les entreprises adoptaient des politiques respectueuses de la nature, elles pourraient produire 10 000 milliards de dollars supplémentaires en termes de chiffre d’affaires et créer 395 millions d’emplois d’ici à 2030. Près de la moitié du produit intérieur brut (PIB) mondial, soit plus de 44 000 milliards de dollars, dépend de la nature, des forêts, des océans, des plantes et des animaux qui y vivent.
Il est vrai que les financements pour la nature demeurent insuffisants. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) dans son rapport « State of Finance for Nature » vient de le confirmer. Actuellement, les pays du monde consacrent 154 milliards de dollars par an, pour le climat et la protection de la biodiversité. Au regard de la dégradation de notre planète, ces investissements doivent atteindre 384 milliards de dollars par an d’ici à 2025.
N’oublions pas les océans
La transition vers zéro émission nette d’ici à 2050 passe par une réorientation de l’activité humaine afin d’alléger la pression sur le monde naturel. Les investissements publics, ceux des entreprises et de la finance doivent augmenter massivement dans les solutions fondées sur la nature. Les gouvernements en fournissent actuellement 83 % et les capitaux privés représentent seulement 17 % du total des investissements vertueux.
Alors que le monde est confronté à de multiples crises, le rapport onusien incite le secteur privé à réduire les activités néfastes au climat et à la biodiversité et investir dans des activités positives pour la nature. Cette nouvelle édition du rapport du PNUE a été élargie aux écosystèmes marins, indiquant que seulement 9 %, des investissements totaux dans les solutions fondées sur la nature s’intéressent aux océans. Rappelons que les océans représentent plus de 70 % de la surface de la Terre et absorbe environ 25 % des émissions de CO2. Sans oublier qu’ils fournissent 17 % des protéines de la planète.
Ce rapport sonne comme un signal d’alarme pour multiplier les financements pour la nature par deux d’ici à 2025. Une vision à court-terme n’est plus possible ! Il faut écologiser toutes les incitations publiques et privées ! L’humanité pourrait disposer, si elle le veut, des moyens et des capacités pour réduire les émissions de gaz, restaurer les terres et les paysages marins dégradés et inverser la tendance à la perte de biodiversité. Investir dans la nature est l’investissement le plus judicieux pour renforcer la résilience économique et le bien-être humain. « C’est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain n’écoute pas », écrivait Victor Hugo.