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Un quart des grandes entreprises cotées dans le monde ont pris des mesures dans l’objectif initial de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
Les grandes sociétés cotées dans le monde peinent encore à limiter leur impact sur le réchauffement climatique. Alors qu’elles devraient montrer l’exemple. Un constat mis en lumière dans une étude publiée jeudi 22 avril par la société d’investissement britannique Arabesque. Moins d’une grande entreprise sur quatre sur le globe apparaît capable de limiter le réchauffement climatique de la planète de 1,5°C d’ici à 2050. En parallèle, le président américain Joe Biden réunit 40 dirigeant·es dans le cadre d’un sommet sur le climat. Et annonce un objectif pour le moins ambitieux : réduire les gaz à effet de serre de 50 %.
On a eu droit à l’accord historique sur le climat des pays membres de l’UE. Lesquels prévoient de réduire de moitié leurs émissions de carbone d’ici à 2030. Alléchante sur le papier, l’étude d’Arabesque vient toutefois contrebalancer l’ambition européenne, et surtout mondiale. Puisque seules 24,84 % des grandes entreprises cotées dans le monde ont pris des mesures qui limiteraient le réchauffement climatique à 1,5°C. Avec des retards plus ou moins élevés selon les pays.
De (grands) écarts en fonction des pays
L’Allemagne présente presque 40 % de ses grandes entreprises en mesure de freiner le réchauffement climatique. Mais ce sont bien les entreprises suédoises qui sortent du lot (50 %). La France suit – loin derrière – (32,5 % pour le CAC 40). En queue de classement, on retrouve les États-Unis (23 %), la Chine (8,5 %) et l’Australie (4,5 %). Puis l’étude révèle que 15 % des entreprises cotées ne publient pas leurs émissions de gaz à effet de serre ! Une part qui s’envole à presque 30 % pour le seul indice Hang Seng chinois.
« Les déclarations de bonnes intentions en elles-mêmes ne vont pas conduire aux actions qui sont nécessaires », regrette Georg Kell, président d’Arabesque. « Malgré des engagements toujours plus nombreux, les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont augmenté depuis 2015 ». Pour rappel, l’objectif convenu lors de l’accord de Paris en 2015 visait à limiter le réchauffement climatique bien en-dessous de 2°C. Et si possible de 1,5°C. Encore du pain sur la planche. D’autant plus que la crise actuelle semble brouiller les priorités. Pourtant, comment la gestion de crise pourrait nous aider à lutter contre le changement climatique.
rofesseur en science de l’information et de la communication à Louvain et , associate professor à l’université Laval montrentLe retour des États-Unis
La lutte contre le réchauffement climatique pourra compter sur le retour des États-Unis. Quatre ans après l’annonce de leur sortie de l’Accord de Paris. Et l’on doit s’en féliciter. Dans ce sens, un sommet mondial sur le climat, organisé par Biden, se déroule jusqu’au 23 avril. L’occasion pour le successeur de Donald Trump de réunir une quarantaine de chef·fes d’États. Dont le président chinois Xi Jinping et son homologue russe Vladimir Poutine. « L’objectif, c’est qu’un maximum de pays annoncent revoir leurs engagements à la hausse pour créer un effet d’entraînement », estime François Gemenne, chercheur en géopolitique climatique. Bien entendu, les États-Unis et la Chine ont un rôle majeur à jouer dans cette lutte contre le réchauffement climatique.
L’Inde aussi ! Un pays installé à la troisième place des plus grands émetteurs de carbone dans le monde. « Si le pays fait exploser ses émissions, ça va réduire à néant les efforts des autres pays », avance François Gemenne. Problème, « les priorités sont au développement, à la lutte contre la pauvreté, des enjeux qui se conjuguent mal avec la lutte contre le climat ». Enfin, de son côté, le Royaume-Uni a revu à la hausse son objectif en matière de climat. Le Premier ministre Boris Johnson a promis des réductions d’émissions de 78 % d’ici à 2035 par rapport aux niveaux de 1990. Encore une fois, à l’approche de la COP 26 en novembre, les promesses ne manquent pas…
GW
A toutes fins utiles, je signale qu’au rythme actuel (+1°C depuis 1850 + 1°C/siècle au rythme actuel selon les obs. satellites), nous respecterons les accords de Paris sans rien changer à notre mode de vie.