Hidalgo a présenté son plan de sobriété énergétique pour Paris

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Anne Hidalgo, maire de Paris, présentait la semaine passée son « plan de sobriété énergétique » pour la capitale.

Paris se prépare à faire face à un hiver énergétique incertain. Le tout avec des mesures pérennes… et parfois de l’affichage.

Minuit moins le quart. Extinction générale des feux. La Tour Eiffel cessera, dès le 23 septembre, d’illuminer la ville au-delà de cette heure. Tristesse pour les couples d’amoureux qui espéraient pouvoir s’embrasser sous les lumières dorées de la tour, sur les coups de minuit. Anne Hidalgo, maire de Paris, présentait la semaine passée son « plan de sobriété énergétique » pour la capitale. Si la Tour Eiffel devra faire un effort, elle sera finalement la plus préservée des institutions parisiennes. Hôtel-de-Ville, musées municipaux, mairies d’arrondissements… Les autres bâtisses gérées par Anne Hidalgo plongeront dans le noir dès 22 heures ! Anne Hidalgo souhaite engager le dialogue avec l’État pour aboutir aux mêmes préceptes pour les bâtiments qui dépendent du gouvernement (musées nationaux, monuments, ministères…).

Même si Anne Hidalgo précise que l’éclairage public ne sera pas éteint pour des raisons de sécurité (l’intensité dudit l’éclairage sera toutefois diminué) on se demande si Paris méritera encore, cet automne, sa réputation de « Ville Lumière ». Notre capitale fut la première cité moderne, sous Louis XIV, à se doter d’installations lumineuses en grand nombre. Une bataille gagnée contre la nuit et ses dangers, grâce, alors, à un système de torches installé par Gilbert Nicolas de la Reynie, lieutenant général de la police, en 1667.

Des sacrifices utiles ?

Nous voilà, en 2022, à tenter l’opération inverse. Est-ce une mesure de délestage nécessaire pour juguler le flux électrique devenu trop rare ? On peut en douter… Élisabeth Borne, interrogée sur les mesures prises par Anne Hidalgo, fait un peu la moue. « Je pense que chacun peut aussi réfléchir au bilan des actions qui sont menées. Si on coupe de l’éclairage au cœur de la nuit, à des moments où on n’a pas de pics de consommation, et qu’en même temps, on est en train d’impacter l’attractivité touristique d’une ville, c’est quelque chose qui mérite d’être regardé. » C’est ce que l’on appelle de la langue de bois… Plus clairement, la Première ministre indique que les mesures prises par Anne Hidalgo n’aideront pas tellement à résoudre le problème, et qu’elles relèvent davantage de l’affichage. On rappellera à toutes fins utiles que l’électricité ne se stocke pas : impossible de l’économiser la nuit pour l’utiliser le lendemain… Les spécialistes indiquent d’ailleurs qu’il faudra produire l’effort dans les moments de tensions, les « heures pleines », comme on disait jadis. Soit de 8 heures à midi et de 17 heures à 20 heures. Certainement pas, donc, à minuit passé…

Objectif 18 degrés

Autre mesure prise par Anne Hidalgo : la baisse du chauffage. Une décision qui concernera toutes les infrastructures de la ville, à l’exception, pour des raisons évidentes, des crèches et des maisons de retraite. Si la température pilote est à 19 degrés, la Maire de Paris, pour montrer l’exemple, choisit de placer son curseur à 18. La nuit, la température sera maintenue à 12 degrés dans les bâtiments inoccupés et le chauffage sera remis en route une demie-heure avant l’arrivée des publics (écoliers, gymnastes, fonctionnaires…). Quant aux piscines, la température de l’eau sera un degré plus fraîche que l’an passé, à 26 degrés.

Plus globalement, la saison de chauffe débutera un mois plus tard qu’à l’habitude, aux alentours des vacances de la Toussaint. Cela ne concernera pas les immeubles du parc social de la Ville.

Avec cette pléiade de mesures, Anne Hidalgo espère réaliser 10 % d’économies énergétiques cet hiver. Mais c’est aussi du côté des subsides que regarde l’édile. La capitale de la France se retrouve dans une situation financière très précaire. En janvier 2021, les comptes publics avaient révélé une dette de 7,7 milliards d’euros, en hausse de 12,6 % sur un an. Un endettement qui a quasiment doublé depuis l’élection d’Anne Hidalgo, en 2014. Il faut donc trouver d’urgence des pistes d’économies. Désactiver l’éclairage de la Tour Eiffel après 23 h 45 ne soulagera guère notre système électrique. En revanche, d’un point de vue financier, c’est pour la Ville une toute autre opération…

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