Nos aînés écologistes : civisme et sobriété

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003

Contrairement à certaines idées obtuses, il n’y a pas de clivage générationnel en ce qui concerne l’écologie.

L’étude réalisée par OpinionWay pour l’Agence de la transition écologique (Ademe), en mai, analyse les pratiques des enjeux environnementaux chez les 55-75 ans. Elle tente d’identifier le degré de connaissance des sujets environnementaux auprès des jeunes séniors, en cernant aussi les contours de la transmission de ces préoccupations, gestes et pratiques dans le cercle familial, en particulier auprès des enfants et des petits-enfants.

Il en ressort que les sujets d’écologie sont rarement abordés en famille. Il est évident que dans un contexte de crise, ce sont les préoccupations urgentes du quotidien qui prennent le pas. Cela dit, l’environnement n’est pas totalement absent. Évoqué par exemple, lors de la préparation des repas, il pourrait donner l’occasion de parler des méthodes de production agricoles comme pour le sujet de l’habitat qui ouvre au thème de l’isolation thermique.

22 % des séniors abordent souvent le sujet avec leurs enfants, un chiffre qui tombe à 12 % auprès des petits-enfants. Trois quarts de nos aînés se déclarent en accord avec leurs enfants sur ces sujets tout comme plus des deux tiers avec leurs petits-enfants. Quant aux désaccords, ils sont traités sur le ton de la plaisanterie ! C’est notamment le reproche adressé par les enfants à l’endroit de leurs parents boomers, qui ont connu l’époque faste de surconsommation aux conséquences environnementales désastreuses !

1 sénior sur 2 se sent impliqué sur les sujets environnementaux

Rappelons qu’avant, cette génération de séniors a vécu sans le supermarché et l’époque des produits vendus en vrac, des bouteilles consignés, avant de connaitre les excès de la société de consommation dans les années 1970-80. Aujourd’hui, les séniors constatent un certain retour en arrière, salutaire, en particulier dans les pratiques (circuits courts, rejet des produits transformés). Cette tendance est acceptable si elle ne remet pas en cause leur confort quotidien !

Aujourd’hui, plus de la moitié des séniors se sentent impliqués sur les sujets environnementaux (53 %). Leur engagement passe par des petits gestes, dont la justification se trouve souvent dans des motifs économiques (économies d’eau et d’énergie), de santé (alimentation locale, produits bio, marche à pied…). Ces pratiques sont perçues chez eux comme des valeurs basées sur le civisme et la sobriété. 85 % des séniors estiment transmettre ces bonnes pratiques à travers les balades à pied dans la nature partagées avec leurs petits enfants (80 %), la cuisine des produits locaux, de saison (76 %), le jardinage (77 %), le bricolage pour réparer des objets (55 %)…

Près de 9 séniors sur 10 estiment que l’école a un rôle fondamental à jouer pour sensibiliser les enfants aux enjeux environnementaux (89 %). Donc contrairement à certaines idées obtuses, il n’y a pas de clivage générationnel en ce qui concerne l’écologie. S’engager pour l’environnement lorsqu’on a moins de 20 ans n’est pas s’engager contre les générations passées. Pour les séniors, l’implication de leurs enfants et petits-enfants dans la cause planétaire est appréciable et aussi à encourager. « Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants », écrivait Antoine de Saint-Exupéry.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.