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« Zéro émission nette » de CO2 à l’horizon 2050
Les compagnies aériennes restent sur leur position. Celle qui vise une neutralité carbone d’ici à 2050 – c’est le souhait qui avait déjà été exprimé par l’Association internationale du transport aérien (Iata) en octobre à Boston. Avec en tête la volonté de maintenir le réchauffement climatique à +1,5 degré et respecter l’Accord de Paris. Derrière, les États doivent suivre.
« Il est capital que les gouvernements soutiennent le secteur aérien avec des politiques publiques visant le même objectif de décarbonation », dixit le directeur général de l’Iata, Willie Walsh, à l’occasion de l’assemblée générale de l’organisation à Doha au Qatar. Les compagnies ont appelé, lundi 20 juin, tous les États du monde à soutenir l’objectif de « zéro émission nette » de CO2 d’ici à 2050. Malgré les difficultés terribles rencontrées par le secteur aérien en pleine pandémie, les objectifs en matière de réduction carbone ne sont pas revus à la baisse. Tant mieux, car la crise covid a, parfois, le dos large.
1 550 milliards de dollars en 30 ans pour décarboner l’aérien
Les compagnies aériennes voient plus loin que la tempête qu’elles viennent de traverser. Pour rappel, le secteur endurait plus de 137 milliards d’euros de pertes en 2020, puis 42 milliards l’an passé. Cette année, l’Association internationale du transport aérien s’attend à perdre de nouveau 9,7 milliards d’euros cumulés. Soit une « nette amélioration ». Mieux, les compagnies aériennes prévoient de retrouver 83 % des passager·ères de 2019 cette année, le retour à la normale s’opère, piano-piano – un retour à la rentabilité s’envisage pour 2023. Voilà pour le court terme.
Mais au-delà de la crise sanitaire, c’est la crise climatique – comme en atteste la canicule précoce qui vient de frapper la France et un tas d’autres pays sur le globe – qui inquiète. Le secteur aérien a, lui aussi, son rôle à jouer. Et il le sait. Il sollicite même les pays du monde entier à agir. « Le secteur est fermement décidé à atteindre zéro émission nette en 2050. Comment les gouvernements expliqueraient-ils l’absence d’accord à leurs administrés ? », s’interroge Willie Walsh. En outre des États restent réticents, comme la Russie et la Chine. Deux sociétés qui visent la décarbonation pour 2060, des compagnies aériennes chinoises montaient d’ailleurs au créneau à Boston en octobre.
En chiffres, 1 550 milliards de dollars en 30 ans seront indispensables pour décarboner l’aérien. Lequel représente, encore aujourd’hui, entre 2,5 et 3 % des émissions mondiales de CO2. Le passage d’un tourisme fou à des voyages plus locaux et responsables pourrait aussi contribuer à maintenir l’objectif de l’Accord de Paris. Ce qui suppose de revoir notre manière de voyager et de consommer. Bref, d’être au monde. Sans tomber dans la spirale de l’écologie punitive…